Dans les deux affaires de corruption qui impliquaient l’ex-ministre de l’Énergie et des Mines algérien Chakib Khelil (1999-2010) et les groupes pétroliers italiens Eni et Saipem, ces deux derniers ont été blanchis par la Cour d’appel de Milan, rapporte l’agence Reuters. Chakib Khelil est actuellement visé par un mandat d’arrêt international émis par la Cour suprême algérienne dans le cadre du réexamen de ces deux affaires dites Sonatrach I et II.
«C'est une décision historique. [...] Nous n’avons pas cessé de réitérer l'innocence totale de Saipem depuis sept ans. Saipem n'aura désormais plus à supporter de frais pour couvrir une éventuelle condamnation», a déclaré l'avocat de Saipem, Enrico Giarda, cité par Reuters.
Les affaires Sonatrach I et II
Révélées en 2010 en Italie, ces affaires de corruption qui impliquaient la Société nationale des hydrocarbures algérienne (Sonatrach), Eni et sa filiale Saipem continuent de défrayer la chronique. Elles portent sur le versement présumé de 197 millions d'euros de pots-de-vin entre 2007 et 2010 à des responsables publics algériens.
À l’issue du procès, Eni et son ex-patron Paolo Scaroni ont été acquittés. Quant à Saipem, elle a été condamnée à une amende de 400.000 euros et à la confiscation — en lien avec les autres condamnés — de 197 millions d'euros, soit le total des pots-de-vin versés. Pietro Tali, président à l'époque des faits, a écopé de quatre ans et neuf mois de prison ferme, tout comme Pietro Varone, ex-directeur de Saipem-Algérie.
Le cas Chakib Khelil
En août 2019, la Cour suprême algérienne a émis un mandat d’arrêt international à l’encontre de l’ancien ministre de l’Énergie Chakib Khelil dans le cadre du réexamen des affaires dites Sonatrach I et II, rappelle la presse locale.
Le quotidien Liberté a révélé que l’ex ministre avait fui l’Algérie pour les États-Unis vers le 15 février
2019. Le mis en cause aurait ensuite quitté les USA et se serait réfugié dans un pays arabe pour échapper à la demande d’extradition de la justice algérienne.
La décision de la justice italienne met ainsi la Cour suprême algérienne devant un dilemme concernant le cas Chakib Khelil.