Le procureur général d’Ukraine revient sur l’affaire pénale du Boeing ukrainien abattu en Iran qui a fait 176 morts le 8 janvier dernier. Les enquêteurs privilégiaient, dans un premier temps, la thèse de la violation des règles de sécurité de circulation ou d’exploitation d’un moyen de transport aérien ayant fait des morts, mais l'enquête va être requalifiée. Les investigations ont été confiées à la police nationale.
«Le bureau du procureur général a décidé de requalifier l’affaire pénale ouverte. L’enquête se poursuivra dans le cadre des articles du code pénal qui prévoient des responsabilités pour un meurtre prémédité de deux personnes ou plus et la destruction de l’avion», a annoncé le 11 janvier son service de presse.
Ce dernier précise que la décision a été prise après «le traitement des informations obtenues dans le cadre de la coopération avec les partenaires internationaux et fournies par les forces de l’ordre et les experts ukrainiens présents sur le lieu du drame», ainsi qu’à la suite de la reconnaissance par l’Iran de sa responsabilité dans le drame.
Déclarations de l’Ukraine
Le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a indiqué ce 11 janvier qu’il attendait un aveu de culpabilité complet de la part de l'Iran, des excuses officielles, la punition des coupables et le paiement d'une compensation pour l'avion ukrainien abattu.
Ukraine International Airlines a pour sa part souligné qu’elle n’avait jamais mis en doute l'innocence de l'équipage dans cette affaire.
Aveux de l’Iran
Les Forces armées iraniennes ont reconnu ce 11 janvier avoir abattu, à la suite d’une «erreur humaine», le Boeing ukrainien qui venait de décoller de l’aéroport de Téhéran pour relier Kiev. Le drame a fait 176 morts dont neuf membres d’équipage.
Téhéran qui, dans un premier temps, avait nié toute possibilité de tir, même accidentel, d’un missile, comme l'avaient affirmé le Canada et le Royaume-Uni, a par la suite fait son mea culpa.