Selon une enquête diffusée le 5 janvier sur la chaîne allemande ARD, l'IWF a couvert pendant des années des pratiques de dopage et mis en place «une culture de corruption».
Dorin Balmus, médecin de la Fédération moldave, a expliqué devant une caméra cachée comment les échantillons d'urine étaient manipulés, et parfois simplement fournis par une autre personne que l'athlète contrôlé. Les contrôleurs suspicieux étaient ensuite corrompus.
Sur 453 médaillés des Jeux olympiques ou des championnats du monde entre 2008 et 2017, 204 n'avaient jamais subi de tests antidopage hors compétition dans l'année de leur médaille.
Christian Baumgartner, le président de la Fédération allemande interrogé par ARD, a accusé Tamas Ajan, président de l'IWF depuis 2000, d'avoir couvert ces fraudes: «Ajan est responsable d'un système qui a établi le dopage en haltérophilie et qui a déraillé depuis des décennies. Une culture de la corruption s'est répandue», dit-il.
ARD fait également état de documents qui montrent qu'au moins cinq millions de dollars (près de 4,5 M EUR) versés à l'IWF par le Comité international olympique (CIO) ont été transférés sur des comptes en Suisse dont Ajan a seul le contrôle.
L'IWF réagit
L'IWF est «particulièrement préoccupée par ces révélations concernant un possible dopage systématique de jeunes athlètes», a réagi la Fédération internationale, dans un communiqué transmis à l'AFP, assurant qu'elle allait «enquêter le plus rapidement possible sur les problèmes soulevés dans l'émission».
«L'IWF prend ces allégations très au sérieux et, le cas échéant, envisagera de recourir à une tierce partie indépendante pour enquêter sur cette affaire», assure l'instance, précisant avoir demandé à ARD les «transcriptions» de témoignages et «documents» présentés dans l'émission.