L’annonce lundi 7 octobre par le ministre algérien de l’Énergie Mohamed Arkab que l’avant-projet de loi sur les hydrocarbures avait été élaboré en consultation avec «les grandes compagnies pétrolières internationales», classées parmi les meilleures au monde, avait déclenché une vive polémique dans le pays. En effet, nombreux sont ceux qui ont crié au bradage des ressources de l’Algérie sommant le ministre de s’expliquer.
La polémique
Ce qui a suscité une levée de boucliers contre cette loi, selon le député, c’est le fait qu’elle a été proposée et discutée dans une situation politique agitée, marquée par «le mouvement de contestation populaire qui secoue l’Algérie depuis le 22 février».
«Beaucoup de citoyens sont venus manifester devant le parlement pour demander aux députés d’être très prudents dans l’examen de cette loi», affirme-t-il, ajoutant que «ceux qui ont été à l’avant-garde de cette polémique pour jeter l’anathème sur ce projet de loi résident en majorité à l’étranger et n’ont même pas lu le texte en question.»
«Compte tenu du fait que le projet de loi ne remettait pas en cause la règle 51/49 [règle qui régit l’investissement dans le secteur des hydrocarbures et qui fixe à 49% la part d’une entreprise étrangère dans un projet lancé avec la Sonatrach qui désormais en détient 51%, ndlr] et de la nécessité d’offrir des mesures incitatives aux entreprises étrangères pour venir investir en Algérie, les députés ont opté pour l’adoption de cette loi», indique-t-il, expliquant que le climat de concurrence qui marque le marché des hydrocarbures dans le monde ne laissait pas beaucoup d’options pour l’Algérie.
Pourquoi l’urgence de cette loi?
Nazih Benramdane précise que la situation économique et financière de l’Algérie était la principale raison qui a poussé les députés à adopter en urgence la nouvelle loi sur les hydrocarbures. À ceci, s’ajoutait également l’épuisement des réserves du pays en pétrole et en gaz.
«D’ici 2030, si l’Algérie ne renouvelle pas ses réserves en gaz par la découverte de nouveaux gisements, toute la quantité qui sera produite sera consommée localement, ce qui aggravera la chute des revenus du pays en devises fortes», soutient le député. Par ailleurs, ajoute-t-il, «cette situation de dépendance aux exportations des hydrocarbures interpelle le gouvernement sur la nécessité de diversifier l’économie nationale en développant les secteurs productifs comme l’industrie et l’agriculture, ainsi que celui des services comme le tourisme».
Dans le même sens, le ministre algérien de l’Énergie Mohamed Arkab a déclaré mardi 29 octobre devant la Commission des affaires économiques à l’Assemblée populaire nationale que «60% des réserves initiales d’hydrocarbures du pays étaient épuisées».