L'agence de presse Bloomberg a été condamnée à une amende de cinq millions d'euros pour avoir diffusé «des informations qu'elle aurait dû savoir fausses» et qui avaient fait chuter l'action du groupe Vinci le 22 novembre 2016 à la Bourse de Paris, a annoncé lundi 16 décembre l'Autorité des marchés financiers (AMF) dans un communiqué.
«Il est reproché à Bloomberg d’avoir diffusé des informations qu’elle aurait dû savoir fausses et susceptibles d’avoir une influence sensible sur le cours du titre Vinci, en l’occurrence, en le fixant à un niveau anormal ou artificiel [...]. La commission des sanctions prononce à l’encontre de la société Bloomberg LP une sanction pécuniaire de 5.000.000 €», lit-on dans le communiqué consacré à la décision prise par la commission des sanctions le 11 décembre.
L'agence Bloomberg a immédiatement annoncé son intention de faire appel.
«Victime d'un hoax»
Selon la Commission des sanctions de l'AMF, la diffusion de ces fausses informations, qui avaient fait chuter le cours du titre Vinci de 18,28%, «n'a été précédée d'aucune vérification de la part des journalistes du "Speed Desk"» de Bloomberg alors qu'elles faisaient «état d'informations d'une grande gravité, laissant présager une chute brutale et immédiate du cours de bourse».
La commission a jugé que les «règles ou codes régissant la profession de journaliste» n'ont «pas été respectés par la société Bloomberg LP en l'absence de vérification des informations préalablement à leur publication».
«Nous déplorons la décision rendue aujourd'hui par la Commission des sanctions de l'AMF, qui méconnaît le rôle vital que joue la presse dans une société démocratique», a réagi Bloomberg citée par l'AFP.
Selon l'agence, elle a été «victime de ce hoax (intox) sophistiqué», «au même titre que l'entreprise visée».