Attirer des investissements, diversifier les exportations, y compris vers les pays de l’UE, mais aussi élaborer une nouvelle constitution qui serve les intérêts de tous les Algériens et prendre en considération la voix du peuple: l’ex-ministre de la Culture et secrétaire général du Rassemblement national démocratique Azzedine Mihoubi a livré dans un entretien à Sputnik, réalisé la veille de la présidentielle, sa vision sur un large éventail de sujets déterminants pour garantir un avenir prospère à son pays.
Coopération militaire avec la Russie
Azzedine Mihoubi souligne que son pays a déployé et continue de déployer des efforts afin de moderniser son armée et de la doter de matériel avancé et ce, bien évidemment, avec l’aide de partenaires, parmi lesquels la Russie.
«Nous renforcerons cette institution par le biais du soutien continu afin que le développement se poursuive constamment et nous renforcerons les relations avec les partenaires auxquels nous sommes liés par des relations stratégiques dans ce domaine», a-t-il exposé, soulignant que la coopération militaire n’était pas une question nouvelle pour l’Algérie, surtout avec la Russie.
Rappelant que déjà à l’époque de la révolution algérienne, son pays avait bénéficié d’un soutien direct de l’URSS, puis, au cours des décennies suivantes, de l’assistance fournie par des experts soviétiques, il explique que cette coopération n’a pas perdu son actualité.
«Nous sommes liés à la Russie par des relations fortes dans le domaine de la sécurité et militaire. Nous les préserverons et améliorerons de manière à servir nos intérêts et ceux de la Russie, qui est un allié très fiable de l’Algérie dans différents domaines, notamment économique».
Faire une distinction entre le Parlement européen et l’UE
Commentant la récente résolution du Parlement européen sur la situation des libertés en Algérie, M.Mihoubi a souligné que selon lui le pays fait une «distinction entre le Parlement européen et l’UE».
«Donc, […] nous les remercions pour cette préoccupation, mais les Algériens sont capables de trouver des solutions d’une manière indépendante, car c’est un pays qui connaît le sens du mot liberté et qui a versé beaucoup de sang en son nom».
Quant à l’Union européenne, l’ex-ministre insiste sur le fait que son pays coopère avec elle et que «cette coopération est basée sur le respect mutuel du point de vue politique et sur les intérêts communs du point de vue économique».
Rappelant qu’Alger exporte du pétrole vers le continent européen, il a expliqué que son pays avait pour ambition de développer son économie et de diversifier ces exportations, notamment dans le domaine agricole.
Réorganiser le pays
Interrogé sur les chantiers prioritaires à entreprendre en Algérie après la présidentielle du 12 décembre, l’homme politique a souligné qu’il était indispensable de réorganiser le pays, tant du point de vue politique, qu’économique et social, de même qu’en matière de politique étrangère.
«Les changements qui se sont produits ont pris en considération l’élément essentiel qui est suivant : rien ne peut être fait en dehors de la volonté du peuple. Le peuple a été le nombre négligé dans toutes les équations possibles, surtout en ce qui concerne les affaires politiques», a-t-il déclaré.
Donc, désormais, insiste-t-il, c’est au peuple de donner le feu vert au Président lors des prises de décisions cruciales
Et de pointer la nécessité de forger aussi une constitution solide qui puisse servir durant de longues décennies.
«L’objectif est de créer un document auquel les Algériens puissent se référer quelles que soient les crises. Ce document doit tenir compte de toutes les perceptions et de l’ensemble des Algériens quelles que soient leurs perceptions, points de vue, idéologies», explique-t-il.
Retourner à la politique de planification
Selon M.Azzedine Mihoubi, qui souhaite voir son pays parmi les plus forts au monde du point de vue économique -surtout, estime-t-il, qu’il en possède les atouts nécessaires-, l’Algérie doit abandonner la politique d’improvisation dans le domaine de l’économie et revenir à celle de planification.
«Autre chose est de rassembler les chiffres et statistiques corrects et exacts, car, malheureusement, en Algérie, nous avons dirigé le secteur économique en nous basant parfois sur des informations erronées, car les sources étaient diversifiées».
«En Algérie, il y a beaucoup d’opportunités d’investissements. Nous avons le secteur minier, secteur agricole, de santé, d’enseignement: tous, ils restent ouverts devant les investissements utiles et forts et qui permettent d’attirer des fonds et de créer des emplois».