Depuis bientôt quatre mois, l’Algérie vit au rythme d’un mouvement de contestation populaire qui a commencé à la mi-février par une manifestation contre un cinquième mandat du Président Abdelaziz Bouteflika. Depuis, les gens descendent dans les rues chaque vendredi. La situation politique semble s’engouffrer dans une impasse totale, est-il dit dans l’éditorial du Monde.
Les Algériens sont encore une fois descendus dans les rues vendredi 7 juin, premier vendredi de manifestations depuis le report de la présidentielle, avec une revendication unanime adressée au chef d'État par intérim, Abdelkader Bensalah, et au chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah: «Dégagez!». Ils dénoncent notamment une mainmise du «système Bouteflika» et reprochent à l'armée d'être responsable de cette situation de blocage politique, s'obstinant à faire respecter l'article 102 de la Constitution, poussant ainsi à l'organisation de la présidentielle alors qu'elle est rejetée par la population.
Conformément à la Constitution, M.Bensalah, président du Conseil de la nation, la chambre haute du parlement, a été désigné chef de l'État par intérim le 9 avril, une semaine après la démission d’Abdelaziz Bouteflika, après 20 ans au pouvoir, sous la pression de la rue et de l'armée. La Constitution prévoit que son intérim dure 90 jours, durant lesquels il doit organiser une présidentielle, qui était prévue le 4 juillet, et remettre le pouvoir au nouvel élu.