Alors qu’Édouard Philippe s’apprête à prononcer son discours sur le projet de réforme, Nicolas Sarkozy, bien qu’admirateur d’Emmanuel Macron, a mis en doute certaines décisions du jeune Président. L’ancien chef d’État a communiqué sur le sujet lors d’une visite ouverte de ses bureaux dans le huitième arrondissement de la capitale. Ses propos, ainsi que ceux de son entourage, ont été rapportés par Le Parisien.
On ne peut pas faire une refonte des régimes spéciaux et un régime universel par points à la fois, aurait-il expliqué aux visiteurs. Sarkozy affirme ne pas comprendre la méthode de Macron, qu’il qualifie de «saugrenue».
«Pourquoi avoir tenté de négocier avec des syndicats qui n’allaient jamais, de toute façon, donner blanc-seing à la réforme?», se demande-t-il. «Moi, j’ai eu 17 manifestations!», se référant à sa réforme des retraites de 2010 qui repoussait l’âge de départ à la retraite à 62 ans, sauf pour les régimes spéciaux.
D’après les sources du journal, Sarkozy préconise un nouveau report de l’âge de départ à la retraite, à 63 voire 64 ans, «et on n’en entendrait plus parler». «Il ne comprend pas pourquoi Macron s’emmerde à remettre en cause le contrat social de 1945», a rapporté l’un de ses interlocuteurs. Selon cette même personne, l’ancien président de l’UMP aurait même dissuadé l’actuel locataire de l’Élysée de s’engager dans une telle démarche.
Le respect entre Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron
Nicolas Sarkozy tient en haute estime son jeune successeur, de 23 ans son cadet. «L’intelligence de Macron le fascine. Il est flatté que le Président le traite, lui demande son avis. En retour, Sarkozy se comporte avec lui en homme d’État», confie un habitué de l’Élysée au Parisien.
«Nicolas l’aime beaucoup, pour lui, Macron c’est Sarkozy express! Il fait tout comme lui, mais en plus vite. Il est dans une position bienveillante, il ne fera jamais rien contre lui», assure une autre source du quotidien.
En octobre, Macron a envoyé Sarkozy à Tokyo pour représenter la France lors de la cérémonie d’intronisation du nouvel empereur japonais Naruhito. L’ancien président des Républicains y a également rencontré l’ex-PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn. Ce dernier avait été démis de ses fonctions et ne peut quitter le pays en raison d’une enquête pour abus de confiance et fausses déclarations aux autorités.