Le département américain de la Justice a redoublé d’efforts pour établir le degré d’implication de la Deutsche Bank dans le blanchiment de 200 milliards d’euros par la Danske Bank, ce qui pourrait conduire à l’adoption de nouvelles sanctions contre la banque allemande, a annoncé l’agence de presse Reuters.
Selon cette dernière, les enquêteurs ont récemment sollicité l’aide des procureurs de Francfort, qui étudient aussi le rôle de la Deutsche Bank dans le traitement des paiements pour la banque danoise.
D’après Reuters, la Deutsche Bank n’a alerté la BaFin -l’autorité allemande des marchés financiers- et les procureurs qu’en février 2019.
Le département de la Justice collabore en outre depuis un an avec les autorités estoniennes en vue de déterminer si la Deutsche Bank a aidé la banque danoise à transférer de l’argent sale aux États-Unis.
L’enquête américaine devrait prendre fin en 2020.
Éclaboussée par le scandale de la Danske Bank
En 2018, la Danske Bank, le plus grand prêteur du Danemark, a admis que des paiements suspects s'élevant à 200 milliards d’euros avaient transité par sa succursale en Estonie entre 2007 et 2015.
Reuters a annoncé que la plupart des paiements en question avaient été traités par la Deutsche Bank.
Des enquêtes ont été lancées dans plusieurs pays. La Danske Bank affirme actuellement qu’elle continue de collaborer avec les autorités estoniennes, danoises, françaises et américaines, relève l’agence de presse.
La Deutsche Bank a déjà été condamnée à près de 700 millions de dollars d'amendes par les régulateurs américain et britannique dans le cadre d’une affaire distincte sur le blanchiment de 10 milliards de dollars.
La Deutsche Bank dans l’embarras
Les problèmes de la Deutsche Bank sont survenus après la crise financière mondiale, quand avait été découvert un «trou» de 12 milliards d'euros dans sa balance financière.
En 2018, il s'est avéré que la Deutsche Bank aidait ses clients à contourner le fisc en envoyant l'argent sur des comptes off-shore. De plus, la banque a perdu la même année 750 millions de dollars sur la vente d'actions.
En été, la plus grande banque d'Allemagne a annoncé qu’elle ne ferait plus commerce d'actions, a renoncé à la plupart de ses opérations d'investissement et a réduit son personnel de 92.000 à 74.000 personnes dans le cadre d’un plan de restructuration destiné à redresser son chiffre d'affaires.