Dans un entretien accordé au journal La Provence, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères français s’exprime à nouveau sur la situation politique en Algérie et appelle au respect «des libertés» fondamentales des citoyens.
Jean-Yves Le Drian y réitère la position de la France qui estime que «la solution, c'est le dialogue démocratique, dans lequel chacun puisse exprimer sans crainte ses opinions». «Et que les libertés d'expression, de religion, de la presse et de manifestation soient pleinement respectées», ajoute-t-il.
Enfin, le chef de la diplomatie française rappelle que «le seul souhait de la France, c'est que les Algériens trouvent ensemble les chemins d'une transition démocratique», précisant que «c'est à eux seuls qu'il revient de décider de leur avenir». «Quant aux modalités de la transition, il appartient aux Algériens qui font preuve d'une maturité exemplaire de les définir», conclut-il.
Un présidentiable avait déjà répondu à Le Drian
«Oui, la France s'ingère [en Algérie, ndlr] d'une façon grave», a déclaré M.Tebboune. «Je ne dis pas la France officielle. Mais leur ministre des Affaires étrangères veut nous imposer sa vision en appelant à une période de transition», a-t-il précisé.
Ainsi, le présidentiable a souligné que «le peuple algérien ne veut pas de cette période!» «De quoi je me mêle?», a-t-il lancé.
En réponse au débat au Parlement européen
Ces nouvelles déclarations de Jean-Yves Le Drian interviennent deux jours avant l’organisation d’un débat au Parlement européen sur l’Algérie, auquel avait appelé l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann qui a déclaré sur son compte Twitter qu’une «résolution d’urgence» sera votée à l’issue des débats.
«Je voudrais, à partir de cette tribune, réitérer que l’Algérie demeure profondément attachée à son rejet du principe de toute ingérence étrangère dans ses affaires internes, quelles que soient les parties qui pourraient en être l’instigateur», a déclaré le chef de l’État algérien.
Dans le même sens, M.Bensalah a mis à l’index les intentions des initiateurs de ce genre de débats qui sont, selon lui «déguisées souvent, pour ne pas dire toujours, sous le couvert des droits de l’Homme, diaboliquement politisées la plupart du temps».
Le chef de l’État algérien a souligné qu’il était attendu des partenaires de son pays «de faire montre de respect à l’égard de l’Algérie et de ses institutions».