La France appelle à renforcer la formule de l’article 42-7 sur la solidarité européenne du Traité de Maastricht pour que l’UE soit plus indépendante vis-à-vis de l’Otan, a annoncé samedi le journal allemand Die Welt, qui se réfère à des sources diplomatiques depuis Bruxelles.
À son avis, c’est nécessaire pour garantir la sécurité de l’Union européenne au cas où l’Otan n’arriverait pas à appliquer l’article sur la défense collective de son Traité (article 5) en raison d’un veto imposé par les États-Unis ou la Turquie, note le journal qui cite un document interne mis à la disposition de diplomates européens.
La France souhaite aussi que le Service européen pour l'action extérieure (EEAS) soit capable de jouer le rôle de centre de coordination en cas d’attaque contre un pays membre de l’UE, d’après Die Welt.
En outre, Paris propose de réexaminer et clarifier le champ d'application de la clause 42-7 en ce qui concerne, par exemple, des cyberattaques ou une guerre dite hybride, ajoute le média.
«Mort cérébrale» de l’Otan
Début novembre, le chef de l’État français a provoqué une discussion sur l’état de l’Otan, évoquant «la mort cérébrale» de l’Alliance atlantique dans un entretien avec l'hebdomadaire The Economist. Il a également noté que l’Europe, qui ne peut plus compter sur une défense militaire de la part des États-Unis, doit commencer à se considérer comme une force géopolitique autonome pour être en mesure d’influer sur son propre sort.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, et la chancelière allemande, Angela Merkel, ont contesté les estimations portées sur l’Alliance par Emmanuel Macron.