Le centre de radiologie médicale, au sein de l’Agence fédérale biomédicale, a été fondé en 2010 et a commencé le 20 septembre dernier le traitement des huit premiers patients atteints de cancer par protons. Les patients pourront y recevoir des soins médicaux, à commencer par le diagnostic de la maladie, puis le traitement et enfin le rétablissement.
Types de tumeurs traités
Le centre de protonthérapie dans la ville russe de Dimitrovgrad, dans la région d’Oulianovsk, prévoit de traiter notamment les métastases dans le cerveau, dans le foie, les tumeurs de la prostate et des yeux, y compris le mélanome de l’œil, a précisé dans un entretien à Sputnik la chef du laboratoire de physique médicale, Janneta Smirnova.
«En traitant les tumeurs de petites dimensions, l'efficacité de la protonthérapie est fondamentalement supérieure à celle du photon. La protonthérapie sera prescrite dans le cas de mélanome oculaire pour éviter les radiations de ses autres structures, des tumeurs chez les enfants afin de ne pas irradier les tissus sains et de réduire le risque de modifications pathologiques avec le développement de l'enfant. En outre, [cette thérapie sera prescrite, ndlr] quand la paroi thoracique et la glande mammaire sont irradiées pour éviter que le cœur et les poumons avoisinants ne soient exposés à l’irradiation», a-t-elle expliqué.
La durée du traitement est en moyenne d’entre 25 et 30 séances, à hauteur de cinq séances par semaine.
Actuellement, des études sont en cours pour examiner l'efficacité de différents types de radiothérapie pour d'autres pathologies.
Particularités de la thérapie
Cette procédure est réalisée avec une précision de 0,5 mm, ce qui fait de la protonthérapie la méthode la plus moderne et la plus efficace pour traiter la grande majorité des tumeurs inopérables et immunorésistantes, constate l’Agence fédérale biomédicale dans un communiqué.
«L'avantage physique des protons réside dans leur capacité à localiser leur effet le plus précisément possible», a souligné Mme Smirnova, ajoutant que la méthode était destinée à réduire le risque de rechute, la fréquence et la gravité des réactions radioactives et la toxicité tardive.
Ce plus grand centre en Europe parmi les établissements dans le domaine est doté d’un cyclotron, un accélérateur de particules, conçu en Belgique et modernisé par les spécialistes de l’Institut unifié des recherches nucléaires dans la région de Moscou.
La situation géographique du centre de protonthérapie n’est pas d’ailleurs anodine: il est situé à proximité de l’Institut de recherche des réacteurs atomiques qui produit les isotopes utilisés dans la médicine.