Les femmes musulmanes qui ont signé le 15 octobre, en commun avec d’autres personnalités, la tribune contre le voile se retrouvent menacées sur les réseaux sociaux.
«Il y a une véritable chasse aux sorcières, on cherche à nous intimider pour nous faire taire», a déclaré l’une d’elles à Marianne.
Qualifiées de «traîtresses», elles déclarent vivre un «calvaire», subissant menaces et harcèlements.
«J’ai décidé de porter plainte pour harcèlement et intimidation. J’ai constitué un dossier de 28 pages de copies d’écran. Tout part d’une personne que j’ai identifiée, une personne proche de l’association locale des Frères musulmans*», a déclaré une autre, disant craindre pour sa vie.
Cette situation, avec «des commentaires dégueulasses sur Facebook, des messages anonymes sur Messenger» les oblige à refuser de témoigner à visage découvert.
«J’envisage de déménager»
Qui plus est, ces femmes déplorent de n’être «pas du tout aidées. Ni au niveau local, ni au niveau de l’État».
«J’ai de plus en plus peur de sortir, c’est une peur physique qui influe sur ma santé. J’étais très mal la semaine dernière, je fais un ulcère. Je n’ose même plus dire dans quel milieu je travaille, car je sais qu’on va me reconnaître. J’envisage sérieusement de déménager», a noté l’une des femmes au magazine.
Le texte avait paru pour dénoncer la vidéo où le président du groupe Rassemblement national (RN) à l'assemblée régionale de Bourgogne-Franche-Comté, Julien Odoul, avait demandé à ce qu'une femme voilée, accompagnatrice d'un groupe d'enfants venu assister à l'assemblée plénière, retire son voile.
*Organisation terroriste interdite en Russie