Selon une étude, 42% des musulmans vivant en France affirment avoir fait l'objet d'au moins une forme de discrimination liée à leur religion, et ce au moins une fois au cours de leur vie, rapporte l’AFP.
L'institut de sondage a testé différentes sphères possibles: discrimination «lors d'un contrôle» de police (13%), «lors de la recherche d'un emploi» (17%), d'un logement (14%).
Dans le détail, l'étude réalisée pour la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) et la Fondation Jean Jaurès relève que les discriminations touchent davantage les personnes de 30 à 40 ans et les femmes (46%, contre 38% chez les hommes).
En outre 60% des femmes portant souvent le voile ont été discriminées au moins une fois au cours de leur vie. Mais 44% des femmes qui ne portent jamais le voile l'ont aussi été.
En particulier, les femmes sont nettement plus victimes de discrimination dans la recherche d'un emploi, notamment les femmes voilées.
Autres enseignements : un musulman sur quatre (24%) a été exposé à une agression verbale au cours de sa vie, contre 9% chez les non-musulmans. En outre, 7% de musulmans ont fait l'objet d'agressions physiques (contre 3% dans le reste de la population). Fait notable: 37% des femmes portant le voile ont été exposées à des insultes ou des injures à caractère diffamatoire.
Si l'on ne prend que la période des cinq dernières années, 40% des musulmans estiment avoir fait l'objet de comportements racistes (contre 17% chez les non musulmans). Parmi eux pour 16%, cela était dû à la religion, et pour 15% à leur couleur de peau.
Sondage réalisé par interview au téléphone, du 26 août au 18 septembre, auprès d'un échantillon de 1.007 personnes représentatif de la population de religion musulmane (personne s'identifiant elle-même comme musulmane) âgée de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas.
L'Ifop précise avoir déterminé ces quotas à partir d'une étude Ifop - Institut Montaigne réalisée au printemps 2016 auprès d'un échantillon de 15.459 personnes. L'institut de sondage a également réalisé un «échantillon témoin» de 962 personnes non-musulmanes.