Des centaines de millions d’enfants à travers le monde ne reçoivent pas l'alimentation dont ils ont besoin pour bien grandir, s'alarme le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) dans son rapport annuel La Situation des enfants dans le monde 2019 – Enfants, nourriture et nutrition, publié en octobre. L’organisme international pointe une nourriture riche en calories, mais pauvre en nutriments, des aliments inappropriés de type fast food, notamment les nouilles instantanées, et signale que ce problème est particulièrement grave dans les pays d’Asie du Sud-Est.
Il ne s’agit pas seulement de donner aux enfants assez à manger
Les nouilles ne sont aucunement préjudiciables à la santé, encore qu’en Chine, la population devient de plus en plus «alimentairement alphabétisée», et très peu nombreux sont en réalité ces Chinois mangeant des nouilles comme un repas essentiel, a déclaré à Sputnik Zhang Genyi, maître de conférences à l'Institut de bromatologie près l'université Jiangnan.
«Les gens comprennent de mieux en mieux ce qui est une nourriture saine. Aussi, des nouilles instantanées ne posent-elles pas de problème. Par ailleurs, on en mange généralement avec des œufs, des légumes et de la viande. Dans ce cas, il ne s’agit guère de carences alimentaires, et on peut manger des nouilles préparées tous les jours sans nuire à sa santé», a détaillé l’interlocuteur de l’agence.
Il a toutefois admis qu’une personne adulte et un enfant avaient des besoins différents en nutriments.
«Il en faut beaucoup plus pour un organisme infantile, et les parents doivent par conséquent faire attention à ce que mange leur enfant», a relevé le nutritionniste.
Selon ce dernier, la popularité des nouilles instantanées chez les habitants des grandes villes s’explique essentiellement par leur rythme de vie, alors qu’à la campagne, elle est plutôt liée à l’ignorance alimentaire. Bien des parents y estiment toujours qu’un enfant bien nourri est celui dont l’estomac est plein, et ne pensent même pas à ce qu’ils donnent à manger à leurs petits.
Zhang Genyi résume qu’en élevant le niveau de connaissances nutritionnelles de la population, on pourrait résoudre le problème de la malnutrition, non par la quantité mais par la qualité, lorsque la qualité des aliments n'est pas saine.
L’Unicef tire notamment la sonnette d’alarme à propos de la «faim cachée», quand les enfants reçoivent un nombre de calories suffisant mais manquent de minéraux et de vitamines indispensables à leur développement (fer, iode, vitamine A et C en particulier, du fait du manque de fruits et légumes et de produits d’origine animale).