Emmanuel Macron a accepté d’avoir avec des journalistes de Valeurs actuelles ce qu’ils ont qualifié non d’interview mais d’«échange» au cours duquel il a abordé plusieurs problèmes, notamment celui de l’immigration.
Lutter contre l’immigration illégale
Selon lui, la France ne serait pas submergée par l’immigration, cette dernière gardant les mêmes volumes.
«La France a toujours eu des gens qui venaient pour des raisons familiales, politiques ou économiques. On a toujours eu 10% à 14% de la population qui était d'origine étrangère», a-t-il indiqué, ajoutant que les migrations en France avaient «toujours existé».
Dans ce contexte, le Président a estimé nécessaire de lutter contre l’immigration clandestine dans le pays et a souhaité plus d'efficacité dans les reconduites à la frontière.
«On ne reconduit plus les gens qui arrivent illégalement sur le territoire. Il n'y a plus d'exécution des obligations de quitter le territoire français», a-t-il regretté.
Le droit d’asile
Certains problèmes, dont la crise migratoire et les racines des manifestations des Gilets jaunes, ont été traitées «plutôt en mode mineur» lors du premier temps du quinquennat, a reconnu le Président, constate Valeurs actuelles.
«Je dois reprendre en main ces sujets», a-t-il affirmé.
Il a tenu notamment à réaffirmer son attachement au droit d'asile.
«Je tiens au droit d'asile, mais je ne crois pas du tout en revanche qu'il faille avoir un discours simplificateur sur l'immigration», a-t-il souligné.
Un sondage Ifop paru dans le Journal du dimanche (JDD) le 27 octobre prouve que 61% des personnes interrogées jugent l'islam «incompatible avec les valeurs de la société française», 73% souhaitent l'interdiction de tout signe ostensible pour les parents accompagnant les sorties scolaires, tandis que huit Français sur 10 jugent la laïcité aujourd'hui menacée dans le pays.
Le port du voile
Pour ce qui est du débat engagé depuis que Julien Odoul, un élu Rassemblement national, a demandé à une mère accompagnatrice d’élèves de retirer son voile, le Président a évoqué un défi lancé à la France par des musulmanes.
«Vous avez des gens qui ne sont pas intégrés, […] qui se moquent de la religion mais l'utilisent pour provoquer la République. Vous avez typiquement, dans certains quartiers, beaucoup de jeunes filles qui mettent des voiles parce que ça embête le monde», a-t-il affirmé.
Le Sénat a adopté mardi 29 octobre en première lecture, par 163 voix contre 114 et 40 abstentions, une proposition de loi des Républicains (LR) interdisant aux parents accompagnant des sorties scolaires le port de signes religieux ostensibles. Ce qui a été qualifié de «contre-productif» par le ministre de l’Éducation nationale (LREM), Jean-Michel Blanquer. La mesure n’entrera toutefois en vigueur qu'en cas d'approbation de l'Assemblée nationale.