Le 29 octobre, l’Assemblée nationale a débattu de la proposition de loi visant à interdire le port du voile aux accompagnatrices scolaires. En affirmant son soutien au texte porté par Bruno Retailleau, le sénateur non-inscrit de la Moselle, Jean-Louis Masson, a fait une allusion inattendue en assimilant les femmes voilées aux sorcières d’Halloween.
Selon lui, «on parle beaucoup de femmes voilées», mais pas des «enfants»:
«Est-ce qu'il est normal que votre enfant, vos petits-enfants, qui ne sont pas habitués à côtoyer de l'obscurantisme voilé, soient encerclés lors des déplacements par des femmes voilées qui font du communautarisme?» a lancé le sénateur dans l’hémicycle, estimant que les enfants sont «fragiles».
Pas de voile, «pas de problème»
Selon l’homme politique, la mère voilée ciblée le 11 octobre par Julien Odoul au Conseil régional en était totalement responsable:
«On pleure misère, la mère de famille etc., la pauvre etc., elle n’avait qu’à pas mettre son voile, elle n’aurait pas eu de problème.»
C’est alors qu’il a lancé une allusion surprenante:
«Est-ce qu’on pense aux enfants? Bon, on pourrait les entourer par n'importe quoi (...) on pourrait faire Halloween aussi. On va sortir des sorcières d’Halloween pour mettre les enfants lors des voyages scolaires. Mais c’est scandaleux.»
Comment un élu de la République peut-il tenir des propos aussi violents à l'encontre de nos concitoyens ?
— Ludovic MENDES (@ludovicMDS) October 29, 2019
Il semblerait que le Sénateur Jean-Louis #Masson ne cache plus son racisme et sa haine contre les français de confession musulmane !#DirectSenat pic.twitter.com/fchAzYuVk1
«On a quand même le droit d'avoir des enfants qui ne sont pas pollués par le prosélytisme communautariste. […] S’ils ne sont pas contents, ils n’ont qu’à retourner d’où ils viennent», a-t-il conclu.
Publiée sur Twitter par le député LREM de Moselle Ludovic Mendes, la prise de parole du sénateur a fait beaucoup réagir. L’auteur de la publication a notamment qualifié ses propos de «violents à l’encontre de nos concitoyens» et a évoqué le «racisme» et sa «haine contre les Français de confession musulmane» que Jean-Louis Masson «ne cache pas».
Alors que certains internautes ont estimé qu’il est «tellement juste sur le fond», bien qu’il soit «limite sur la forme», plusieurs autres l’ont critiqué.
L’incident du conseil régional
Le 10 octobre, l’élu du Rassemblement national Julien Odoul avait demandé à une accompagnatrice scolaire de retirer son voile lors d’un Conseil régional. La scène, filmée, avait fait polémique et relancé le débat sur la laïcité.
Bruno Retailleau avait par la suite confié à l’Express qu’il était en faveur de l’interdiction du voile pour les accompagnatrices scolaires:
«Il s'agit d'étendre la loi qui interdit à un professeur ou à un instituteur de porter un signe religieux ostentatoire dans une école publique aux accompagnateurs de ces sorties scolaires, qui ne sont qu'un prolongement du temps scolaire. À mon sens, ces accompagnateurs sont, le temps de la sortie scolaire, des auxiliaires de service public et les lois sur la laïcité doivent s'appliquer à eux».