Dans cet échange sur messagerie instantanée qui date de novembre 2016, soit un an avant la certification du 737 MAX, Mark Forkner, à l'époque un pilote de Boeing, disait à un collègue à propos du MCAS: il «déraille dans le sim [le simulateur, ndlr]».
Ce dernier a fait remarquer qu'il allait falloir actualiser les instructions dans le manuel de vol, indique l'AFP.
De fait, huit mois avant les échanges rendus publics vendredi, M. Forkner avait demandé à l'agence fédérale de l'aviation (FAA) s'il pouvait ne pas faire mention du MCAS dans le manuel de vol et le régulateur, convaincu que le dispositif informatique n'était ni dangereux ni amené à intervenir souvent, avait donné son feu vert. Un porte-parole de la FAA a précisé que l'autorisation du régulateur n'était pas requise.
«En gros, ça veut dire que j'ai menti aux régulateurs (sans le savoir)», répond alors M. Forkner, ce à quoi son collègue ajoute, «ce n'était pas un mensonge, personne ne nous avait dit que c'était comme ça».
Le MCAS a depuis été mis en cause dans l'accident d'un 737 MAX d'Ethiopian Airlines, qui s'est écrasé le 10 mars au sud-est d'Addis Abeba quelques minutes après le décollage, provoquant la mort des 157 personnes à bord.
Il est également montré du doigt dans le crash, le 29 octobre 2018, d'un 737 MAX de Lion Air ayant fait 189 morts.
Le 737 MAX, qui avait été homologué et autorisé à voler en mai 2017 par la FAA, a depuis été cloué au sol à travers le monde et des incertitudes entourent son retour en service.