Les équipages du 737 MAX «n'ont pas réagi de la façon» dont Boeing et la Federal Aviation Administration (FAA) «pensaient qu'ils le feraient», a annoncé le Conseil national de la sécurité des transports (NTSB) américain.
«Nous avons observé dans ces deux accidents que les équipages n'ont pas réagi de la façon dont Boeing et la FAA pensaient qu'ils le feraient», a souligné Robert Sumwalt, le patron du NTSB, auquel se réfère l’AFP. «Ces hypothèses [de Boeing et de la FAA, ndlr] avaient été utilisées pour concevoir l'avion et nous avons constaté un fossé entre ces suppositions qui ont servi à certifier le MAX et la réalité, où les pilotes étaient confrontés à de multiples alarmes et alertes en même temps», fustige-t-il.
Crashs d'Ethiopian Airlines et de Lion Air
Les crashs d'Ethiopian Airlines et de Lion Air ont fait au total 346 morts, ce qui a entraîné une immobilisation au sol de toute la flotte des 737 MAX à travers le monde, rappelle l’agence AFP.
Boeing travaille actuellement à des changements exigés, dont la formation des pilotes, par les régulateurs pour obtenir la levée de l'interdiction de vol.
Le régulateur recommande également à la FAA de développer «des méthodes et outils robustes» pour valider les hypothèses liées aux réactions des pilotes face à des problèmes de sécurité importants lors du processus de certification de la conception d'un avion.
«Nous nous engageons à travailler avec la FAA pour examiner les recommandations du NTSB», a réagi Boeing.
Le NTSB affirme qu'il ne porte pas de jugement sur l'action des pilotes lors des deux accidents, et que ses recommandations sont davantage sur les hypothèses émises lors du processus d'homologation américain du 737 MAX.
«Les réponses des pilotes aux actions imprévues du MCAS n'étaient pas cohérentes avec les hypothèses émises par Boeing lors des évaluations du système de contrôle de vol pendant la conception du 737 MAX en cas d'aléas», avance encore le NTSB, cité par l’agence.
Selon les conclusions préliminaires des enquêteurs de l'accident d'Ethiopian Airlines, les données d'angle d'attaque transmises à l'avion par la sonde d'incidence (AOA) étaient erronées, provoquant l'activation du MCAS, comme ce fut le cas pendant le vol Lion Air. Le MCAS avait mis brutalement l'avion en piqué nez vers le sol.
Le commandant de bord et son copilote avaient appliqué toutes les procédures d'urgence, selon les enquêteurs.