Le retrait des troupes américaines du nord-est de la Syrie et l’offensive turque contre les Kurdes de ce pays ont fait dire à beaucoup que Trump avait «abandonné les Kurdes syriens» aux Turcs.
En droit, il appartient à la Syrie de s’occuper des Kurdes vivant sur son sol et de ses voisins afin de préserver son intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens. Et c’est exactement ce que semble faire la Syrie. À la suite de l’offensive turque, Damas a passé un accord avec les Kurdes pour déployer l’armée syrienne près de la frontière avec la Turquie afin de protéger la Syrie et ses habitants.
En coulisses, un effort diplomatique impliquerait également la Syrie, la Turquie et deux autres voisins puissants qui sont en position de force en matière de médiation: la Russie et l’Iran. Depuis huit ans, les États-Unis sont présents en Syrie, alimentant le conflit sans stratégie de sortie. Pourquoi les critiques de Trump pensent-ils que les pays de la région ne peuvent pas mieux faire?
Cette année, le parti du Président turc Ergodan a subi des revers électoraux parce que la Turquie a été envahie par des millions de réfugiés syriens. Et Erdogan considère les combattants kurdes à la frontière turque comme des terroristes. Il veut que la situation soit résolue afin que les Syriens puissent rentrer chez eux. Pendant ce temps, les détracteurs de Trump dans les partis Républicain et Démocrate sont tellement accrochés à la guerre permanente qu’ils paniquent lorsqu’un Président américain prend réellement le risque de la paix en retirant ses troupes.
La question qui se pose maintenant est la suivante: quelle est réellement la probabilité d’une paix durable en Syrie? Alain Rodier livre à Rachel Marsden son analyse de la situation. Ancien officier supérieur au sein des services de renseignement français et directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement, il est aussi auteur du livre «Face à face Téhéran: Riyad. Vers la guerre?» (Ed. Histoires et Collections).