Le quotidien économique allemand Handelsblatt s’est procuré une étude intitulée «Tirs amis: l'impact commercial des sanctions prises par la Russie et des contre-sanctions», à paraître prochainement dans Economic Policy, et qui révèle le bilan décevant des sanctions introduites contre la Russie suite à la crise ukrainienne de 2014.
Ses auteurs, Matthieu Crozet, de l'Université Lingnan de Hong Kong, et Julian Hinz, de l'Institut pour l'économie mondiale de Kiel, affirment que les sanctions adoptées par 37 pays dont les États-Unis, le Japon et les 28 États membres de l’Union européenne représentent un manque à gagner commercial de quatre milliards de dollars par mois, supporté presque à parts égales par la Russie (52%) et les pays qui ont introduit les sanctions (48%).
92% des pertes portés par l’Europe
Cependant la principale concernée est l’Union européenne à laquelle incombent 92% des pertes des pays ayant introduit ces sanctions, soit un manque à gagner mensuel de près d’un milliard et demi d’euros.
Effets indirects
Parmi les États européens, l’Allemagne est la plus touchée, portant 38% des pertes des pays associés aux sanctions contre la Russie.
Handelsblatt ajoute que selon les auteurs de l’étude une part importante des dommages causés au commerce avec la Russie n’est pas liée directement à des interdictions d’exportation ou d’importation de certains produits. Les sanctions financières imposées par les États-Unis à l’égard d’une liste d’institutions financières et d’entreprises énergétiques russes de plus en plus longue ont joué un rôle crucial dans l’effet de ralentissement des échanges.