Depuis les trois attaques du djihadiste Mohammed Merah en 2012, ce ne sont pas moins de 18 attaques terroristes islamistes qui ont été perpétrées dans l’Hexagone. L’attaque au couteau du 3 octobre, qui a fait quatre morts à la préfecture de police de Paris, est venue s’ajouter à cette liste macabre, dont le bilan s’élève désormais à 263 morts. Les attaques du 13 novembre 2015 à Paris et celle de 2016 à Nice sont de loin les plus meurtrières.
Entre le 11 et le 19 mars 2012, le djihadiste Mohammed Merah a tué sept personnes lors de trois attaques à Toulouse et à Montauban. Il a été abattu par les forces de l’ordre le 22 mars 2012. Cet acte terroriste a été le point de départ d’une sinistre série d’attentats. Dès 2014, Daech* a exhorté ses fidèles à prendre exemple sur Mohammed Merah pour «exploser la France».
Les attaques se sont succédé à un rythme régulier dès la fusillade par les frères Kouachi au siège de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, qui causé la mort de 12 personnes. Le lendemain, c’est une policière qui a été assassinée par Amedy Coulibaly, proche des Kouachi. Ce dernier est également coupable de la prise d’otages du 9 janvier à l’Hyper Cacher porte de Vincennes, où il a tué cette fois quatre personnes. Il a finalement été abattu par le RAID ce jour-là.
Un étudiant algérien, Sid Ahmed Ghlam, a tué une mère de famille de 32 ans d’une balle en plein cœur alors qu’il préparait une attaque contre une église de Villejuif. Il a été arrêté le jour-même, le 19 avril 2015.
Toujours en 2015, le 26 juin cette fois, Yassin Salhi, employé d’une usine de gaz industriel à Saint-Quentin-Fallavier, a égorgé son patron, Hervé Cornara, avant de déclencher dans le bâtiment une explosion qui fait deux blessés.
L’attentat le plus marquant reste celui du 13 novembre 2015 à Paris, durant lequel plusieurs attaques coordonnées, notamment au Stade de France et au Bataclan, ont fait 131 morts et 413 blessés. Neuf terroristes qui agissaient sous les ordres de l’État islamique* ont été identifiés. Le seul encore vivant, Salah Abdeslam, attend son procès qui se tiendra vers 2020 au Tribunal de Paris.
Daech* a dès lors systématiquement revendiqué les attaques qui ont suivi, comme le meurtre d’un policier et de sa compagne à Magnanville en 2016, l’attentat de Nice durant lequel un camion a foncé sur la foule le jour de la Fête nationale, avec le très lourd bilan de 86 morts et 458 blessés. À cela s’ajoute le 26 juillet 2016 l’égorgement du père Jacques Hamel à Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen, alors qu’il célébrait la messe.
En avril 2017, Karim Cheurfi a tiré sur un véhicule de police, tuant le conducteur et blessant deux autres policiers, ainsi qu’une passante. Au mois d’octobre de la même année, Ahmed Hachani, un Tunisien qui se trouvait illégalement en France, a égorgé deux jeunes femmes à la gare Saint-Charles, à Marseille.
Une autre série d’attaques a eu lieu le 23 mars 2018. Radouane Lakdim, Franco-Marocain, a tué dans la même journée un CRS, un employé et un client du Super U de Trèbes, avant de prendre en otage une hôtesse de caisse du magasin. Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame a de son plein gré échangé sa place contre celle de la femme en question. Il en est ressorti grièvement blessé, attaqué au couteau par le terroriste et a succombé à ses blessures la nuit suivante.
Un an plus tard, une nouvelle victime est à déplorer lorsque le Franco-Russe Khamzat Azimov, originaire de Tchétchénie, tue un homme à l’arme blanche et fait quatre autres blessés. En 2018, on dénombre aussi les cinq victimes de l’attaque du marché de Noël de Strasbourg, le 11 décembre. L’assaillant, Chérif Chekatt a été abattu par la police 48 heures plus tard.
Le 3 octobre 2019, Mickaël Harpon a poignardé à mort quatre personnes à la préfecture de police de Paris. Sa radicalisation n’avait pas été identifiée au préalable. Ce n’est que lors de la perquisition que les enquêteurs ont établi un lien avec Daech*, dont des vidéos de propagande se trouvaient sur une clé USB appartenant à cet homme.
Avant 2012, la France n’avait plus subi d’attentats terroristes depuis 1995, lors desquels de multiples attaques à l’arme à feu et aux engins explosifs avaient fait huit morts et près de 200 blessés.
*Organisation terroriste interdite en Russie