«Transformer la détresse humaine en dividendes, comble du cynisme?»
Une opération qui rapporte gros aux investisseurs. En effet, si chaque nuitée est facturée à l’État 16€, le fonds promet à ses souscripteurs un rendement de 3,5% par an. Cerise sur le gâteau, ce retour sur investissement est… garanti par l’État. 3,5% de rendement annuel, cela représente «deux fois celui de l’assurance vie en 2018 (1,8% en moyenne)», fait remarquer l’auteur de l’article. Pour donner un autre ordre d’idée, une telle rentabilité dans l’immobilier n’est égalable - pour un particulier - que par le biais de la location de parkings à Paris.
«Pour ceux qui en douteraient encore, voilà qui confirme l’évidence: la “crise” des migrants est structurelle et l’hébergement “en urgence” correspond en réalité à un besoin pérenne», estime notre confrère.
Notons en effet que ce fonds, qui a levé pas moins de 100 millions d’euros pour ses opérations immobilières, a été souscrit par un groupe d’acteurs institutionnels. Parmi ces derniers, on retrouve notamment Aviva France, BNP Paribas Cardif, CNP Assurances et Pro Cardif, selon la documentation disponible sur le site de CDC Habitat. Le projet aurait été lancé à l’initiative de l’État en 2016.
«L’hébergement d’urgence a coûté 2,1 milliards d’euros à l’État en 2018. Sa progression rapide (+ 43% en cinq ans) s’explique largement par l’accueil de migrants, dont les flux ne vont pas se tarir tout de suite. Bref, un investissement… de long terme»,
conclut notre confrère de Marianne, évoquant le rapport parlementaire remis fin juin au Sénat sur le financement public de l’hébergement d’urgence. Il faut dire que le nombre de demandeurs d’asile a explosé ces dernières années en France, +22% rien qu’entre 2017 et 2018, selon les données de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). Autre point qui invite le journaliste à une telle conclusion: Ampère Gestion étudierait «en ce moment le rachat d’autres structures d’hébergement», proposant un investissement sur dix ans.