Paris et Rome, qui affichaient leur unité après deux ans de dissensions sur ce sujet, défendront au sein de l'UE «une position commune pour que tous les pays participent d'une façon ou d'une autre» à l'accueil «ou bien soient pénalisés financièrement», a expliqué M. Macron, venu à Rome pour une brève visite.
Le dirigeant italien a souligné que l'Italie ne «laisserait pas les trafiquants décider des entrées sur le territoire», mais a aussi jugé qu'il fallait «gérer ce phénomène», quand l'ex-ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, patron de La Ligue, refusait tout débarquement de migrants.
«L'injustice» vécue par le peuple italien
Regrettant de son côté «l'injustice» vécue par les Italiens, Emmanuel Macron a répété que l'UE n'avait pas été suffisamment solidaire envers l'Italie. «La France est prête à évoluer sur ce point dans le cadre de la remise à plat des accords de Dublin», qui confient actuellement aux pays d'arrivée la charge du traitement des demandes d'asile, a-t-il déclaré.
«Je ne mésestime pas ce que le peuple italien a vécu», a expliqué M. Macron, mais «la réponse au sujet migratoire n'est pas dans le repli mais dans une solution de coopération européenne efficace».
Plusieurs ministres de l'Intérieur de l'UE (dont les ministres français, allemand et italien) doivent se réunir lundi à Malte pour discuter de ce dossier.
«Une amitié indestructible»
Entre l'Italie et la France existe «une amitié indestructible», a encore assuré le Président français, venu rétablir une entente franco-italienne dégradée après une année au pouvoir de la coalition formée par la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles.
Le Président français devait repartir dans la soirée vers Paris, après un entretien avec son homologue Sergio Mattarella et un dîner de travail avec Giuseppe Conte, récemment reconduit à la tête d'un nouvel exécutif où le Mouvement Cinq Etoiles (M5S) est cette fois associé au Parti démocrate (centre gauche).