Le tribunal de commerce de Bobigny a prononcé vendredi la liquidation judiciaire de la compagnie aérienne française en difficulté XL Airways, synonyme de licenciement pour ses 570 salariés, après avoir rejeté la seule offre de reprise présentée, rapporte l'AFP.
Gérard Houa, actionnaire minoritaire d'Aigle Azur, qui a mis la clé sous la porte le 27 septembre, via sa société Lu Azur, avait déposé la seule offre examinée par le tribunal. Il avait proposé «30 millions d'euros» pour la reprise de la compagnie à bas coût et prévoyait de conserver près de la moitié des effectifs.
«Le tribunal dit que l'offre de Lu Azur est irrecevable et la rejette […]. Il prononce la conversion de la procédure de redressement judiciaire en liquidation judiciaire sans maintien de l'activité», indique le jugement, cité par l’agence.
«Très concrètement, au maximum dans 21 jours, les salariés vont être licenciés», a expliqué Aline Chanu, avocate du comité d'entreprise d'XL Airways, présente au tribunal vendredi, lors de la publication du jugement.
«L'offre a été considérée comme irrecevable, c'est-à-dire non financée», a-t-elle indiqué.
«Cette catastrophe sociale, bien évidemment s'ajoute à celle d'Aigle Azur et peut-être aussi à d'autres qui vont venir si l'État ne fait rien», a déploré l'avocate, mettant en cause une concurrence jugée déloyale de certaines compagnies et la responsabilité des pouvoirs publics.
Les salariés «voient leur vie bouleversée sans qu'aucune mesure n'ait été prise. Ils considèrent que l'État aujourd'hui est responsable en grande partie de cette liquidation judiciaire parce qu'il a laissé s'implanter et même facilité l'implantation de compagnies aériennes low cost sur le territoire français, qui ne respectent pas le minimum légal en termes de législation».
XL Airways a transporté en 2018 quelque 730.000 passagers avec quatre Airbus A330, tous en leasing. Elle desservait essentiellement l'Amérique du Nord, notamment les États-Unis, les Antilles et La Réunion, mais aussi la Chine.
En 18 mois, au moins une dizaine de compagnies aériennes ont baissé le rideau en Europe, selon l'Association internationale du transport aérien (AITA). Ces défaillances soulignent les fragilités d'un secteur où une guerre des prix provoque la chute des plus vulnérables.