Affirmant que les conditions requises n’étant pas réunies pour une réunion constructive avec le Likoud, parti du Premier ministre sortant, Benyamin Netanyahou, le Kahol Lavan (Bleu-blanc), parti de son grand rival Benny Gantz, a annulé les négociations prévues mercredi sur la formation d’un gouvernement d’union afin de sortir Israël de l’impasse politique, évitant de troisièmes élections anticipées.
Vers de troisièmes élections en Israël?
Cette éventualité est très probable, a déclaré à Sputnik Mitchell Plitnick, analyste politique établi à Washington, évoquant l’impasse politique dans laquelle s’est retrouvé l’État hébreu à l’issue des dernières législatives sans résultat précis.
«Tout d’abord, j’ai été surpris de voir combien de personnes semblent penser que de troisièmes élections ne sont pas possibles, qu’il va être trouvé un moyen pour que quelqu'un forme un nouveau gouvernement. Néanmoins, les sondages n'ont jamais promis quoi que ce soit du genre. […] Je pense que de troisièmes élections sont le résultat le plus probable», a indiqué l’analyste.
Et d’expliquer qu’à l'heure actuelle, aucun des deux camps ne pouvait atteindre les 61 sièges nécessaires pour pouvoir former un nouveau gouvernement.
«Le véritable problème» en Israël
«C’est Netanyahou qui est en fait le véritable problème. […] Le Likoud et les Bleus-Blancs seraient déjà partenaires si Netanyahou avait démissionné», a estimé l’expert.
Il a toutefois admis que le Premier ministre sortant avait de bonnes raisons de ne pas abandonner ses fonctions.
«Une fois Netanyahou retiré, il est fort probable qu'il finisse en prison -même s'il reste en poste, il a de très bonnes chances de se retrouver en prison. Je peux comprendre pourquoi il ne veut pas céder son siège et la question qui va se poser: à quel point cela va-t-il lui aliéner les électeurs du Likoud? […] Le Likoud et le Kahol Lavan ont perdu beaucoup de sièges entre les premières et deuxièmes élections cette année. Beaucoup de sièges ont été perdus parce que les gens en ont marre de Netanyahou et de ses manigances», a relevé l’analyste.
À l'issue des dernières législatives, Benyamin Netanyahou, avec ses alliés de droite et des partis religieux, compte 55 sièges sur les 120 de la Knesset. Quant au centriste Benny Gantz, avec le ralliement des partis de gauche et majoritairement arabes, il ne rassemble que 54 députés, loin des 61 nécessaires.