Depuis qu'un agent américain du renseignement a signalé à sa hiérarchie que le Président républicain avait «sollicité l'ingérence» de l'Ukraine en demandant à son homologue Volodymyr Zelensky d'enquêter sur Joe Biden, son principal adversaire pour l'élection de 2020, démocrates et républicains s'écharpent sur la fiabilité de ce lanceur d'alerte et se renvoient les accusations de corruption.
«Ici, c'est le Président le lanceur d'alerte», a même estimé Stephen Miller, un des conseillers de M. Trump, dimanche matin sur ABC News. «La réalité est que si le président des États-Unis n'avait pas demandé une enquête sur ça, il n'aurait pas fait son travail», a appuyé sur Fox News Rudy Giuliani, l'avocat personnel du milliardaire new-yorkais.
Les républicains accusent en effet l'ancien vice-président Joe Biden d'avoir fait pression sur un procureur ukrainien qui enquêtait sur son fils Hunter, membre du conseil d'administration d'un groupe gazier ukrainien et accusé de corruption.
Un homme dont la crédibilité a été défendue dimanche par Rudy Giuliani, impliqué personnellement dans l'affaire puisque c'est lui qui a demandé au gouvernement de Kiev d'enquêter sur Joe Biden.
«Est-ce qu'on a prouvé qu'il était corrompu?», a demandé M. Giuliani, lors d'une interview sur ABC News. «Si vous rencontrez ce gars, vous verrez qu'il n'est pas très bon en corruption parce qu'il est très pauvre», a-t-il estimé, alors que le journaliste lui rappelait que l'UE avait également conclu à la corruption de ce procureur.
«Les hommes de Biden ont menacé de retirer un milliard de dollars d'aide internationale si ce procureur n'était pas viré», a pour sa part accusé Stephen Miller.
Les démocrates, par la bouche d'Adam Schiff, président de la puissante commission du Renseignement de la Chambre des représentants, ont dénoncé une «extorsion».
Lors de son entretien téléphonique avec Volodymyr Zelensky, M. Trump a exercé selon eux une pression sur Kiev en liant implicitement l'enquête sur Joe Biden au déblocage d'une aide financière américaine.