«Il y a déjà suffisamment de droits de douane dans le monde, alors s'imposer des droits de douane les uns aux autres, ce que l'OMC nous autorise à faire à proprement parler, ne serait pas une bonne solution», a déclaré Cecilia Malmström, commissaire européenne au Commerce cité par l'AFP.
«Nous avons proposé aux Etats-Unis d'essayer de conclure un accord afin de trouver ensemble une solution négociée et de voir ce que nous pouvons faire pour nous discipliner (en matière de subventions) lorsqu'il s'agit d'avions», a-t-elle déclaré aux journalistes.
La bataille juridique entre Airbus et Boeing devant l'Organisation mondiale du commerce a débuté il y a 15 ans, lorsque Washington a déclaré mort un accord américano-européen de 1992 régissant les subventions dans le secteur aéronautique.
Les Etats-Unis ont tiré les premiers en 2004, accusant le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et l'Espagne d'accorder des subventions illégales pour soutenir la production d'une série de produits Airbus.
Un an plus tard, l'UE affirmait que Boeing avait reçu 19,1 milliards de dollars de subventions interdites entre 1989 et 2006 de la part de diverses branches du gouvernement américain.
Les deux affaires se sont ensuite emmêlées dans un bourbier juridique, chaque partie ayant partiellement obtenu gain de cause après une longue série d'appels et de contre-appels.
En vertu des règles de l'OMC, l'UE et les Etats-Unis ont chacun le droit de sanctionner l'autre. Selon Mme Malmström, Washington pourrait imposer des droits de douane la semaine du 13 octobre.
L'UE ne devrait avoir la possibilité d'imposer des droits similaires aux Etats-Unis que dans environ six mois.
Washington a exigé le droit de percevoir des droits de douane d'une valeur de 11,2 milliards de dollars, tandis que Bruxelles réclame 12 milliards de dollars à titre de sanction.
Le conflit Airbus-Boeing n'est que l'un des nombreux problèmes alimentant les tensions transatlantiques, qui ont rapidement dégénéré depuis que Donald Trump a pris ses fonctions en 2017.