Connues depuis plus de 250 ans, les anguilles électriques, de gros poissons pouvant mesurer jusqu'à 2,5 mètres, étaient jusqu'ici affiliées par les scientifiques à une seule espèce. L'identification de deux nouvelles variétés souligne à quel point la richesse de la biodiversité en Amazonie reste méconnue, selon cette étude menée au Brésil, en Guyane française, au Guyana et au Suriname.
«Pouvoir encore trouver de nouveaux poissons d'une telle taille dans la forêt amazonienne, en dépit des activités humaines qu'elle subit depuis 50 ans, montre qu'il reste énormément d'espèces à découvrir, dont beaucoup pourraient servir à la recherche médicale, ou susciter des avancées technologiques», explique à l'AFP Carlos David de Santana du muséum d'histoire naturelle Smithsonian à Washington, qui a dirigé les recherches.
Cette découverte «renforce la nécessité de préserver la plus grande réserve de biodiversité de la planète», ajoute le chercheur.
Les anguilles électriques, qui sont malgré leur nom plus proches des poissons que des vraies anguilles, passionnent les scientifiques de longue date du fait de leur capacité à produire de l'électricité - comme une batterie biologique - leur permettant, par un mécanisme d'électrochocs, de paralyser leurs proies à distance.
Carlos David de Santana et son équipe ont découvert ces deux nouvelles espèces en étudiant l'ADN de 107 spécimens.
L'une d'elles, appelée Electrophorus voltaï, localisée au Brésil, est capable de produire des décharges allant jusqu'à 860 volts, soit 200 volts de plus que l'espèce déjà connue.
Ce phénomène pourrait s'expliquer par une adaptation de cette espèce à son milieu aquatique, situé sur les hauts plateaux, où la conductivité électrique est faible.
Environ 250 espèces de poissons électriques vivent en Amérique du sud. Tous produisent du courant électrique pour communiquer ou s'orienter, mais les anguilles électriques sont les seules à l'utiliser aussi pour chasser ou se défendre.