Sur fond des suicides de policiers, dont le nombre, depuis fin août 2017, s’élève à 100, une plainte contre le directeur général de la Police nationale, Éric Morvin, et contre X, a été déposée auprès du procureur de Paris le 11 septembre par le syndicat policier Vigi Ministère de l’Intérieur. Le motif principal est la «complicité de harcèlement moral au travail, sur le fondement de l’article 222-33-22 du Code Pénal», selon le communiqué publié sur le site de l’organisation.
Le texte indique que, bien que la «marche de la colère» soit prévue pour le 2 octobre, «tous les syndicats ne sont pas conviés et les associations de policiers en colère en sont tout simplement exclues».
Vigi Ministère de l’Intérieur exige également la démission de Christophe Castaner et d’Éric Morvin en raison de leurs déclarations quant à cette affaire. Ainsi, M.Morvin avait déclaré que «l’explication n’est pas conjoncturelle, elle est structurelle», alors que le ministre de l’Intérieur avait quant à lui lancé:
«J’en ai assez d’entendre, à chaque fois, "ça n’avait rien à voir avec le service, c’était seulement personnel"».
Une allusion à France Télécom
Le syndicat a également évoqué un cas similaire au sein de France Télécom. L’entreprise avait été visée par le ministère public pour harcèlement au travail institutionnalisé. Il avait été requis contre elle 75.000 euros d’amende et contre la direction un an d’emprisonnement et 15.000 euros d’amende.
Vague de suicides dans la police
49 fonctionnaires de police ont mis fin à leurs jours depuis le début de l’année, selon un décompte non officiel. Depuis le 1er janvier, 12 gendarmes et 17 pompiers se sont également suicidés, d’après la place Beauvau citée par lci.fr. 35 policiers et 33 gendarmes avaient mis fin à leurs jours en 2018. Ainsi, depuis la prise de fonction d’Éric Morvin, le nombre de suicides se monte à 100.
Le ministère de l’Intérieur a récemment mis en place un nouveau numéro de téléphone joignable 24h/24, 7 jours sur 7, lequel est dédié aux policiers ayant besoin d’une écoute ou d’un soutien psychologique.
Une manifestation prévue pour le 2 octobre
Les syndicats de policiers souhaitent organiser le 2 octobre prochain à Paris une «marche nationale de la colère» pour attirer l’attention des autorités sur «la qualité de vie au travail» ainsi que sur l’exaspération qui gagne les forces de l’ordre. Ils appellent «tous les corps de policiers» à manifester. «Unis dans la lutte contre le suicide et les agressions», les fonctionnaires demandent notamment «une loi de programmation ambitieuse pour un service public de qualité».