Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Journal of Controlled Release.
La mise au point de nanoparticules porteuses pour les médicaments capables de s'accumuler dans les organes ciblés et de se métaboliser sans danger demeure un grand problème scientifique. La répartition et le métabolisme des nanoparticules sont définis par de nombreux facteurs parmi lesquels leur taille, leur composition, leur charge de surface et leur revêtement.
Les chercheurs de l'université MISiS, en collaboration avec leurs collègues de l'Université nationale de recherche médicale Pirogov, ont découvert une possibilité d'évacuer des nanoparticules de cubes et d'amas d'oxyde de fer de 140 nanomètres par les reins.
«La combinaison des méthodes de spectroscopie d'émission atomique, de microscopie à fluorescence et d'imagerie par résonance magnétique a permis d'identifier une accumulation rapide de nanoparticules magnétiques dans les reins. De plus, la microscopie intravitale a permis de retracer en temps réel le transport de nanoparticules du sang dans la lumière des tubules rénaux une heure seulement après l'injection. Deux heures plus tard, la microscopie à transmission a permis de découvrir des nanoparticules magnétiques dans l'urine animale», a déclaré Maxim Abakoumov, coauteur de l'étude.
Ces résultats permettent d'envisager la possibilité d'un transport de nanoparticules via la barrière endothéliale non pas dans le glomérule rénal, mais directement dans le tubule rénal.
L'étude a révélé la possibilité fondamentale de créer des nanoparticules magnétiques pouvant être éliminées par les reins au lieu de rester dans le foie pendant plusieurs semaines jusqu'à dissolution complète, ce qui permettra de réduire la dose générale et les effets secondaires. Les chercheurs ont l'intention d'étudier le design optimal de la surface et de la structure des nanoparticules magnétiques pour accroître l'efficacité de l'élimination rénale.