Bill Clinton a essayé de convaincre le premier Président russe Boris Eltsine de soutenir les bombardements de la Yougoslavie par l’aviation de l’Otan, a déclaré, dans un programme de Radio Sputnik, Elena Gouskova, de l’Institut de slavisme à l’Académie des sciences de Russie.
Boris Eltsine a adressé une mise en garde à l’Otan et a promis de pointer des missiles vers l’Europe si l’Alliance atlantique ne cessait pas son agression contre la Yougoslavie, a-t-elle affirmé.
«Vous savez ce qui s’est passé en Allemagne? Ils ont ouvert tous leurs abris. Ils ont commencé à nettoyer tous leurs abris, en y acheminant de l’eau et du pain sec. Une menace qui émanait d’une seule déclaration», a-t-elle noté.
Elle a souligné dans ce contexte que la Russie aurait pu prendre des mesures appropriées, mais avait à l’époque les mains liées, «étant très pauvre».
«Nous n’avions même pas d’essence pour faire décoller les avions en octobre 1998», a-t-elle fait remarquer, ajoutant que la Russie dépendait alors grandement du Fonds monétaire international (FMI).
Soutien des Russes à la Yougoslavie
Elena Gouskova a rappelé dans ce contexte que la Yougoslavie avait été largement soutenue à l’époque par les Russes qui ont organisé des manifestations avec la participation, entre autres, de chefs d’administration des régions. Une telle attitude a rendu à priori impossible tout soutien de l’Otan par la direction russe.
L’animateur Armen Oganessian, rédacteur en chef du magazine Mejdounarodnaya jizn (Vie internationale), a estimé ainsi que, par leur comportement, ils ont «brisé» Boris Eltsine.
Du 24 mars au 9 juin 1999, l'Otan a bombardé la Serbie et le Monténégro qui faisaient alors partie de la Yougoslavie. L'opération Force alliée avait été officiellement lancée en raison de la confrontation armée entre les paramilitaires albanais de l'UÇK, d'une part, et l'armée et la police yougoslaves, de l'autre.