Depuis la chute des prix du pétrole en 2014, la situation financière de l’Algérie s’est dégradée, impactant négativement l’ensemble de l’économie nationale. La décision du gouvernement de geler plusieurs projets d’infrastructure a mis en berne les activités dans le domaine du bâtiment et des travaux publics, qui à leur tour ont pesé négativement sur d’autres secteurs qui en dépendent. Ainsi, l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) a tiré la sonnette d’alarme dans un communiqué, le 28 août, sur la situation économique de l’industrie de fabrication des matériaux de construction. Selon elle, la production a baissé de près de 80%.
Face à cette situation, l’association a appelé les autorités du pays à agir vite pour trouver des solutions, suggérant l’ouverture d’un dialogue sur la situation économique du pays.
Dans cette optique, la loi de finances de 2020 sera décisive pour l’économie algérienne, car elle constitue la dernière fenêtre de tir dont dispose le gouvernement pour enclencher les réformes structurelles et les mesures d’urgence à même de redresser la situation.
L’économie algérienne depuis 2014
Les volumes d’exportation des hydrocarbures, seule source de devises pour le pays, sont en recul inquiétant. Un document officiel publié par l’italien ENI a révélé que les exportations de gaz algérien vers l’Italie sont estimées à 3,73 milliards de mètres cubes fin juin alors qu’elles étaient de 6,48 milliards de mètres cubes à la même période en 2018, ce qui représente une baisse de 42,4%. Le taux de chômage en Algérie, qui dépasse déjà les 11%, risque encore de connaître une importante hausse, selon certains experts algériens.
L’appel de l’armée algérienne
Lors de son deuxième jour de visite de travail dans la deuxième région militaire, à Oran, dans l’ouest de l’Algérie, le chef d’état-major de l’ANP a mis l’accent sur la nécessité d’organiser l’élection présidentielle dans les plus brefs délais.
La «phase cruciale que l'Algérie traverse requiert de la sagesse, de la patience et de la clairvoyance», a affirmé le général Gaïd Salah, rappelant l’«approche bien étudiée» du haut commandement pour accompagner la révolution populaire du 22 février. «Cette approche s'articule sur la primauté de la légitimité constitutionnelle, à travers l'organisation d'une élection présidentielle transparente dans les plus brefs délais», a-t-il précisé.
Mettant l’accent sur l’urgence de la situation que connaît l’Algérie en ce moment à divers niveaux et dans tous les domaines, en particulier économique, le chef de l’ANP a affirmé que «le temps n'est pas de notre côté, comme nous l'avons souligné à maintes reprises, et parce que tout ce que nous avançons est basé sur des informations avérées et des données fiables qui confirment toutes que c'est le choix le plus sûr et le plus adéquat pour sortir de la crise actuelle».
Et pour cause, si un projet de loi de finances inadapté à la situation actuelle venait à être adopté par le Parlement, il mettrait le prochain Président de la République et son gouvernement dans une situation où la marge de manœuvre dont ils disposeront sera réduite.