«De un à trois millimètres par an»: les côtes françaises menacées par la montée du niveau de la mer

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Les chiffres des scientifiques prouvent que la fonte des calottes polaires, ainsi que des glaciers de montagnes, entraîne inévitablement la montée des eaux d’environ deux millimètres par an. Les côtes de la France ne font pas exception à cette tendance menaçante, met en garde Laurent Testut, océanographe à l’Université de Toulouse.

Le rapport de l’Onu sur la montée des eaux partiellement révélé jeudi 29 août indique que la fonte des glaciers, tout comme celle des calottes polaires, contribue à l’augmentation du niveau de la mer, ce qui pourrait entraîner la disparition sous les eaux de très grandes surfaces du littorale sur tous les continents avec le déplacement d’au moins 280 millions de personnes. Pour la France, les perspectives ne sont pas très encourageantes.

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«Le niveau de la mer monte sur toutes les côtes françaises de un à trois millimètres par an», indique à Franceinfo Laurent Testut, océanographe à l'Université de Toulouse.

Le scientifique confirme que des séries marégraphiques très longues comme celle effectuée à Brest depuis plusieurs siècles témoignent que le XXe siècle a connu «une élévation de 15 à 20 centimètres du niveau de la mer global».

Et il est «extrêmement compliqué, voire impossible» de revenir en arrière dans ce processus, souligne M.Testut.

«On peut jouer sur la vitesse à laquelle la mer va monter. Ça dépend vraiment de la manière dont l’humanité va réagir à ce changement climatique et des mesures qu’elle va prendre. Pour l’instant, à l’orée 2100, le niveau de la mer va pouvoir monter de 30-60 centimètres ou d’un mètre, en fonction de la manière dont on réagit et notamment du dioxyde de carbone qu’on va injecter ou pas dans l’atmosphère», a-t-il conclu.

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Il a toutefois indiqué qu’en fonction du type des côtes, sableuses ou rocheuses, les effets de la montée du niveau des eaux seraient ressentis différemment. La construction de digues est l’une des recettes permettraient de s’y adapter dans le futur, poursuit-il.

Rapport alarmante de l’Onu

Le projet de rapport officiel de la prochaine session du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), dont l'AFP a récemment publié des détails, indique que les calottes du Groenland et de l'Antarctique ont perdu plus de 400 milliards de tonnes de masse par an dans la décennie précédant 2015. Ceci correspond à une hausse du niveau de la mer de près de 1,2 millimètre chaque année.

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Par ailleurs, au cours de la même période, les glaciers ont eux aussi perdu près de 280 milliards de tonnes de glace annuellement, augmentant ainsi le niveau de la mer de 0,77 mm chaque année.

Une étude évoquée dans le rapport du Giec prévient que les glaciers de hautes montagnes asiatiques pourraient perdre plus d'un tiers de leur glace, même si l’homme faisait baisser les émissions de gaz à effet de serre et contenait le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius.

Le texte prévient aussi que dans les régions dotées d'une faible couverture glaciaire, dont l'Europe centrale, l'Asie du Nord et la Scandinavie, les glaciers seraient réduits de 80% en 2100 d'après les projections.

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