En plus de l’effort sécuritaire pour vaincre le terrorisme à la frontière avec la Libye, le gouvernement algérien a décidé de développer économiquement ces régions. En effet, à Debdab, dans la wilaya (région) d’Illizi, dans le sud-est de l’Algérie, Salah Eddine Dahmoune, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, a affirmé que l'État était déterminé à poursuivre le développement et la promotion des zones frontalières du pays, a rapporté l’Algérie Presse Service (APS).
«Le gouvernement a donné la priorité aux zones frontalières dans le développement», a déclaré le ministre, soulignant, dans ce cadre, «la détermination de l'État à poursuivre le développement de ces zones à la faveur des programmes importants qui seront élaborés sur la base d'études scientifiques approfondies».
La délégation accompagnant le ministre de l'Intérieur était composée des ministres de l’Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, des Ressources en eau et de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville.
L’impact du chaos libyen sur l’Algérie
L'ex-chef d'état-major de l'armée de terre algérienne et expert en sécurité et stratégie, le général-major à la retraite Abdelaziz Medjahed, a commenté à Sputnik l'évolution de la situation en Libye, ses enjeux géostratégiques et ses probables répercussions sur la sécurité nationale de l'Algérie.
«L'Occident veut avoir la mainmise sur l'énergie pour dominer le monde», a-t-il déclaré. «Après le dollar [dans le cas des États-Unis, ndlr], ils veulent s'accaparer l'énergie et ils font tout pour», a-t-il ajouté.
Abordant l'aspect géostratégique de ce qu'il se passe en Libye, notamment depuis l'assaut des troupes du maréchal Khalifa Haftar sur la capitale Tripoli, M.Medjahed a souligné «qu'il faut prendre en considération la politique de la Chine, de la Russie et des pays émergents en Afrique». «Ces nouvelles puissances menacent de manière directe les intérêts occidentaux en Afrique».
Les manœuvres de l’armée algérienne
L'Armée nationale populaire algérienne a procédé mardi 16 avril à des manœuvres à balles réelles près de la frontière avec la Libye. L'exercice a eu lieu au niveau du champ de tir du secteur opérationnel nord-est In Amenas. Le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP, qui a assisté à ces séances d'entraînement, avait également inspecté les unités déployées le long de la frontière avec la Libye.
Pour Abdelhamid Larbi Chérif, ex-colonel des services de renseignement algériens, «ces manœuvres sont une sévère mise en garde à Khalifa Haftar, que toute atteinte à l'intégrité territoriale ou à la sécurité nationale de l'Algérie appellera une réponse ferme et appropriée de la part de l'ANP».