L’Algérie mise sur le développement économique de la frontière avec la Libye contre le terrorisme

© AP Photo / Esam Omran Al-FetoriCrise en Libye
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En déplacement à la tête d’une importante délégation ministérielle dans la wilaya d’Illizi, dans le sud-est de l’Algérie, près de la frontière avec la Libye, le ministre algérien de l’Intérieur a affirmé que l’État est déterminé à développer économiquement ces régions.

En plus de l’effort sécuritaire pour vaincre le terrorisme à la frontière avec la Libye, le gouvernement algérien a décidé de développer économiquement ces régions. En effet, à Debdab, dans la wilaya (région) d’Illizi, dans le sud-est de l’Algérie, Salah Eddine Dahmoune, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, a affirmé que l'État était déterminé à poursuivre le développement et la promotion des zones frontalières du pays, a rapporté l’Algérie Presse Service (APS).

«Le gouvernement a donné la priorité aux zones frontalières dans le développement», a déclaré le ministre, soulignant, dans ce cadre, «la détermination de l'État à poursuivre le développement de ces zones à la faveur des programmes importants qui seront élaborés sur la base d'études scientifiques approfondies».

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Dans le même cadre, le responsable a inauguré la réalisation de plusieurs projets de développement, précisant que d’autres sont prévus dans la wilaya de Djanet, également dans le sud-est de l’Algérie, près de la frontière avec la Libye. M.Dahmoune a par ailleurs annoncé «l'ouverture de 200 postes d'emploi dans différents secteurs au niveau de Debdab, promu, en décembre 2018, en wilaya déléguée».

La délégation accompagnant le ministre de l'Intérieur était composée des ministres de l’Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, des Ressources en eau et de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville.

L’impact du chaos libyen sur l’Algérie

L'ex-chef d'état-major de l'armée de terre algérienne et expert en sécurité et stratégie, le général-major à la retraite Abdelaziz Medjahed, a commenté à Sputnik l'évolution de la situation en Libye, ses enjeux géostratégiques et ses probables répercussions sur la sécurité nationale de l'Algérie.

«L'Occident veut avoir la mainmise sur l'énergie pour dominer le monde», a-t-il déclaré. «Après le dollar [dans le cas des États-Unis, ndlr], ils veulent s'accaparer l'énergie et ils font tout pour», a-t-il ajouté.

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L'expert, également ex-directeur de l'École militaire interarmes de Cherchel, considère que pour ce qu'il se passe en Libye, au Mali, au Nigeria et en Afrique en général, «il ne faut pas chercher longtemps pour trouver qui est derrière». En plus de l'exploitation des richesses du continent, «ils sont actuellement en train de déplacer les terroristes qui ont combattu en Syrie vers l'Afrique». «L'Occident cède la Syrie, il essaie aussi de se retirer de ce pays, mais tout en cherchant à consolider ses positions en Afrique», a ajouté l'ex-haut gradé.

Abordant l'aspect géostratégique de ce qu'il se passe en Libye, notamment depuis l'assaut des troupes du maréchal Khalifa Haftar sur la capitale Tripoli, M.Medjahed a souligné «qu'il faut prendre en considération la politique de la Chine, de la Russie et des pays émergents en Afrique». «Ces nouvelles puissances menacent de manière directe les intérêts occidentaux en Afrique».

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Évoquant les probables répercussions du conflit libyen sur la sécurité de son pays, Abdelaziz Medjahed a rappelé que «l'Algérie est une entrave aux plans occidentaux en Afrique». Dans ce sens, il a mis l'accent sur «toutes les pressions qu'a subies l'ANP [Armée nationale populaire algérienne, ndlr] pour l'entraîner à intervenir en Libye et au Mali sans succès», ajoutant que «maintenant, ils interviennent d'une autre manière pour faire plier genou à l'Algérie».

Les manœuvres de l’armée algérienne

L'Armée nationale populaire algérienne a procédé mardi 16 avril à des manœuvres à balles réelles près de la frontière avec la Libye. L'exercice a eu lieu au niveau du champ de tir du secteur opérationnel nord-est In Amenas. Le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP, qui a assisté à ces séances d'entraînement, avait également inspecté les unités déployées le long de la frontière avec la Libye.

Pour Abdelhamid Larbi Chérif, ex-colonel des services de renseignement algériens, «ces manœuvres sont une sévère mise en garde à Khalifa Haftar, que toute atteinte à l'intégrité territoriale ou à la sécurité nationale de l'Algérie appellera une réponse ferme et appropriée de la part de l'ANP».

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