Le ministre-président de Saxe Michael Kretschmer a estimé que les sanctions antirusses étaient inutiles et que certains pays en profitaient dans leurs intérêts.
«Nous voulons un règlement du conflit [dans l’est de l’Ukraine, ndlr.] dans lequel des gens meurent presque chaque jour. La question est de savoir par quels moyens. Nous voyons que les sanctions n’ont abouti à rien», a-t-il déclaré dans une interview accordée au journal berlinois B.Z.
Selon lui, les restrictions antirusses sont utilisées par certains pays dans leurs intérêts économiques. Il a cité à titre d’exemple les tentatives des États-Unis pour empêcher la construction du gazoduc Nord Stream 2.
«Nous voulons le Nord Stream 2, nous voulons la levée des sanctions. Il est nécessaire de maintenir le dialogue et d’aller à la rencontre de l’autre», a-t-il signalé, rappelant que ces sanctions causaient du tort aux relations entre Moscou et Berlin.
Sanctions et contre-sanctions
Le 27 juin, le Conseil de l’Europe a prorogé jusqu’au 31 janvier 2020 les sanctions économiques contre la Russie. Le Président russe a quant à lui prolongé jusqu’à la fin 2020 l’embargo sur une série de produits alimentaires que Moscou avait introduit en 2014. Il s’agissait d’une réponse aux sanctions occidentales qui visaient le pays en raison de la crise en Ukraine et de la réunification avec la Crimée, considérée comme une annexion par Kiev et ses alliés occidentaux.
Tensions autour du Nord Stream 2
Le projet Nord Stream 2 a été mis au point par la société russe Gazprom, en coopération avec les entreprises européennes Engie, OMV, Shell, Uniper et Wintershall. Il prévoit la construction d’un gazoduc d’une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes par an qui reliera le littoral russe à l’Allemagne via la mer Baltique.
Le projet est critiqué par la Lituanie, la Lettonie et la Pologne qui le qualifient de politiquement motivé. En outre, le Nord Stream 2 représente une menace pour l’Ukraine qui risque d’être privée des revenus provenant du transit du gaz russe via son territoire. Les États-Unis, qui souhaitent livrer vers l’Europe leur gaz naturel liquéfié, s’opposent également au projet.
Moscou a signalé à maintes reprises que le Nord Stream 2 était un projet purement économique qui répondait aux intérêts européens.