Depuis 1969, l’exploitation d’une mine d’argent située à Imider, dans le sud-est du Maroc, affecte la nappe phréatique et accélère la désertification de la région. Depuis le 16 août 2011, la population locale mène une fronde pour défendre ses oasis, source principale de l’activité économique, en fermant le pipeline qui détourne l’eau en faveur de la mine sur le mont Alban. Sur celui-ci, un camp de mobilisation a vu le jour. Les habitants d’Imider s’y relayent et le transforment en un petit village. C’est le plus long mouvement de contestation de toute l’Histoire du royaume chérifien.
«Je lutte contre cette mine depuis 40 ans et elle n’a cessé de s’étendre», a déclaré une habitante à Mediapart. «En 2011, il n’y avait plus d’eau dans les puits. Au robinet, elle ne coulait que deux heures par jour. C’est pour ça qu’on a démarré l’occupation», a-t-elle expliqué.
Le fils de cette dernière a constaté que «la mine a bouleversé et déstructuré notre société. Notre structure sociale est entièrement fondée sur le partage de l’eau. Nous sommes liés les uns aux autres par notre terre et par notre eau».
L’impact de la mine d’Imider sur la région
Dans une déclaration au site d’information marocain Yabiladi.com, un représentant du groupe Managem a indiqué que le site consommait annuellement 1 million de mètres cubes d’eau, soit 300.000 mètres cubes d’eau fraîche et 700.000 mètres cubes d’eau dite d’exhaure, c’est-à-dire pompée au cours de l’extraction dans les travaux souterrains. C’est l’équivalent de la consommation annuelle de 38.000 personnes au Maroc.
Depuis le blocage du réservoir de SMI sur le mont Alban, selon Mediapart, l’eau peut remonter dans les puits à Imider. Mais le problème a simplement été déplacé, car l’entreprise SMI a réalisé de nouveaux forages dans la commune voisine d’Ouaklim.
L’argent est un métal qui joue un rôle essentiel dans le secteur de l’électronique, lequel représente désormais 25% de la demande mondiale.
لحظة وصول قافلة "تيللّي" الى معتصم إميضر و استقبالها من طرف ساكنة إميضر و أصدقاء حركة على درب 96.
— Amussu.96ImiDer (@Amussu96ImiDer) January 7, 2018
L'arrivé de la caravane Tilelli au sit-in d'Imider, le mouvement contestataire a organisé un accueil chaleureux malgré le froid glacial sur le mont Alebban.#300kmsouth #Hirak pic.twitter.com/Zp5OltjZMx