La décision de l’Inde de modifier le statut juridique du territoire qu’elle contrôle au Cachemire affecte non seulement les intérêts du Pakistan, mais aussi ceux de la Chine. Néanmoins, le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, est arrivé, comme prévu, à Pékin pour rencontrer son homologue chinois Wang Yi. Selon ce dernier, cette révision de la Constitution indienne changera le statu quo du Jammu-et-Cachemire et provoquera des tensions dans la région, mais ne poussera pas la Chine à renoncer à sa souveraineté sur ce territoire.
Les tensions augmentent
«Les problèmes du Cachemire et de la frontière sino-indienne ne datent pas d’aujourd’hui. Nous les avons hérités du passé. Aussi, doivent-ils se résoudre progressivement, dans le cadre d’un processus historique», a déclaré à Sputnik Yu Longyu, directeur du Centre d’études indiennes à l’université de Shenzhen.
Il a qualifié d’absolument inadmissible l’abrogation par l’Inde de l'autonomie constitutionnelle du Cachemire.
«Personnellement, je considère comme absolument inadmissible un tel comportement de l’Inde et d’autant plus, à la veille du 70e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’Inde. […] Les administrations compétentes de ce pays n’ont pas évalué correctement et pleinement tant leurs propres moyens que la force de la Chine», a souligné l’universitaire chinois.
Pékin exhorte New Delhi à la solidarité
Et d’ajouter qu’elles ne comprenaient sans doute pas l’importance géopolitique des rapports d’amitié entre la Chine et l’Inde, alors que leur solidarité apporterait de grands avantages à New Delhi.
«La Chine n’est tout simplement pas un ami de l’Inde, mais son partenaire fidèle et sincère, dont la position a pour elle une importance réellement immense», a résumé Yu Longyu.
Par un décret présidentiel, l’Inde a aboli le statut spécial, qui était garanti par la Constitution indienne de l'État du Jammu-et-Cachemire. La révocation de l'autonomie de ce dernier était une vieille promesse de campagne du Premier ministre Narendra Modi, qui a été triomphalement réélu au printemps pour un deuxième mandat. Islamabad a qualifié cette décision d'«illégale».