Les commémorations d’une bataille contre la France peuvent-elles rapprocher Marocains et Algériens?

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Le royaume chérifien célèbre ce 14 août le 175e anniversaire de la Bataille d’Isly, un fait de guerre où Marocains et Algériens ont combattu côte à côte l’armée coloniale française commandée par le maréchal Bugeaud.

Le 14 août 1844, Marocains et Algériens ont combattu ensemble contre les forces d’occupation françaises près d'Isly, dans la région d’Oujda, à la frontière algéro-marocaine. Le Maroc célèbre aujourd’hui le 175e anniversaire de cette bataille, surnommée depuis la Bataille d’Isly, un des évènements incontournable, selon la presse locale, qui a jeté depuis longtemps les bases d’un destin maghrébin commun.

​Le Maroc avait déclaré la guerre à la France pour l’empêcher de coloniser l'Algérie, en dépit du Traité de paix de la Tafna, conclu le 30 mai 1837 entre l’Émir Abdelkader, côté algérien, et le maréchal Bugeaud, côté français. Le Sultan Moulay Abderrahmane du Maroc était un fervent soutien de la résistance algérienne, avec à sa tête l'Émir Abdelkader.

​Lors de cette bataille, l’empire chérifien avait aligné plus de 50.000 hommes, essentiellement des cavaliers appuyés par des volontaires venus notamment des tribus de Beni Iznassen, Beni Oukil et Angad. Le refus du Maroc d’accéder aux requêtes de la France lui demandant de lui livrer l'émir Abdelkader, le chef de la lutte armée pour l'indépendance de l'Algérie, avait exaspéré Paris, qui accusa l'empire chérifien d'avoir violé le Traité d'amitié franco-marocain.

​La bataille s’est soldée par une victoire de l’armée française.

Les relations algéro-marocaines

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L’élan de fraternité entre Algériens et Marocains, qui a marqué la célébration de la victoire de l’équipe d’Algérie de football à la Coupe d’Afrique des nations 2019, tendrait vers la réouverture de la frontière fermée entre les deux pays. The Independent Arabic avait indiqué, se référant à des sources, que des «autorités souveraines» algériennes auraient consulté des spécialistes sur la meilleure manière d’envisager une réouverture de la frontière avec le Maroc.

Selon le quotidien, l’élément qui a contribué à enclencher cette nouvelle dynamique dans les relations entre les deux pays est le discours positif, sinon neutre, des autorités marocaines, loin de l’habituelle discorde, à l’égard des évènements qui secouent l’Algérie depuis le 22 février.

Par ailleurs, souligne le journal, les dernières interventions des autorités marocaines, dont la plus importante est le message du roi Mohammed VI, suite à la victoire de l’Algérie à la CAN 2019, dans lequel il a réaffirmé son engagement «à garder la main tendue en direction de nos frères en Algérie» ont accéléré les choses côté algérien.

L’Algérie post-Bouteflika

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Dans un entretien accordé à France 24 Arabic, Saâdeddine El Othmani, chef du gouvernement marocain, avait estimé que la révolution populaire qui se déroulait depuis le 22 février en Algérie ouvrait un nouveau chapitre dans les relations entre les deux pays. Il avait assuré que le rapprochement, la coopération et le dialogue entre tous les pays de la région étaient le seul moyen pour la construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA).

«L’Algérie de l’après-Bouteflika sera dans l’intérêt du Maroc. Et la décision naturelle des nouveaux responsables algériens est l’ouverture des frontières», avait-t-il déclaré, souhaitant au «peuple algérien un avenir prospère». Le responsable avait également souligné qu’il y avait «un espoir depuis plusieurs années, qui est toujours là».

En 1994, l’Algérie fermait sa frontière avec le Maroc, après que ce dernier a accusé les services de renseignement algériens de complicité dans l’attentat contre l’hôtel Atlas Asni, à Marrakech. L’Algérie conditionne la réouverture de la frontière par un accord de coopération dans la lutte contre le trafic de drogue et l’immigration clandestine.

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