Permanences dégradées: un député LREM soutient «quand même les agriculteurs»

© AFP 2024 CHARLY TRIBALLEAUfumier agriculteurs permanence
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Alors que des agriculteurs ont déversé des tonnes de fumier devant une permanence LREM et une préfecture, un eurodéputé du même parti a eu, à la surprise générale, des mots conciliants envers ceux-ci. Ces actions, qui sont dans la lignée des saccages de permanences LREM, avaient pour but d’exprimer l’indignation des agriculteurs envers le CETA.

«Il faut faire une différence entre du vandalisme et quelques tonnes de fumier et des parpaings qui sont empilés devant une permanence.»

Dans la nuit du premier au deux août, des agriculteurs ont déversé des tonnes de fumier devant une permanence parlementaire LREM et la préfecture de Haute-Garonne pour protester contre la ratification du CETA. Un acte qui s’inscrit dans une série de «saccages» de permanences de députés En Marche un peu partout en France, pour différentes raisons. Des actions dont l’eurodéputé de la majorité Jérémy Decerle a tenté de minimiser la gravité au micro d’Europe 1:

«C’est quand même moins grave que d’aller casser, quasiment incendier des permanences comme à Perpignan ou dans l’Ariège», justifie l’eurodéputé.

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Une décision au demeurant surprenante quand on connaît la stricte discipline du parti, dont les élus s’étaient engagés à systématiquement soutenir les projets gouvernementaux et la ligne de La République En Marche. De fait, l’ensemble des élus de la majorité ont eu des mots particulièrement durs ces derniers jours envers les actions de ceux qui ont saccagé les permanences de leur parti. Juste avant celle de Monique Iborra, c’est celle de Stanislas Guerini, délégué général de LREM, qui avait été taguée dans la nuit du 31 au 1er juillet, suscitant l’indignation générale des marcheurs.

​Ancien président des Jeunes agriculteurs, le député Decerle a dû se livrer à quelques acrobaties lexicales, durant la matinale d’Europe 1, pour ne froisser ni son camp politique ni son précédent corps de métier. Un bel exercice du fameux «en même temps», cher à Emmanuel Macron, car s’il condamne ceux qui dégradent, il

«soutient aussi quand même les agriculteurs qui ont besoin de réponses et d’attention.»

​Point nodal de la colère des agriculteurs: le vote du CETA au parlement. Le traité de libre-échange entre l’UE et le Canada, qui supprime 98% des droits de douane entre les deux zones risque d’affecter tout particulièrement les agriculteurs. Alors que le texte doit encore être voté par le Sénat, les agriculteurs n’ont apparemment pas vu d’autre moyen de faire entendre leur désarroi vis-à-vis de ce traité, qui les mettrait face à une concurrence qu’ils ne peuvent supporter. Quitte à susciter l’indignation d’une partie de la classe politique.

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Une indignation que certains considèrent comme sélective, car chaque année, des permanences d’autres partis politiques font l’objet de dégradations. Cela a notamment été le cas pour des permanences du parti socialiste après l’application du 49.3 ou de permanences FN/RN, dégradées de nombreuses fois ces cinq dernières années.

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