Le bas taux de natalité en Corée du Sud risque de dépeupler progressivement ce pays prospère d’Asie de l’Est. Le gouvernement cherche des moyens de stimuler la croissance démographique, mais se heurte à la résistance des jeunes qui ne veulent plus être considérés comme «instruments de croissance démographique».
Tendance mondiale la décroissance démographique
«Le phénomène de la basse natalité assortie au vieillissement de la population s’observe partout dans le monde, mais il est particulièrement notable dans les pays où la population est majoritairement concentrée dans les villes», a rappelé à Sputnik Kim Ik Ki, ancien vice-président de l’Association coréenne de la population et actuel professeur de sociologie à l'université Dongguk de Séoul.
Et d’ajouter qu’auparavant, les traditions confucianistes avaient soutenu des mariages précoces et des familles nombreuses, mais avec la ruée de jeunes vers les villes, tout avait changé.
Les Sud-Coréennes s'émancipent
«Jadis, si les Sud-Coréennes et les Japonaises ne se mariaient pas, il leur était difficile de vivre. Néanmoins, ces derniers temps, les femmes deviennent de plus en plus émancipées, travaillent souvent et ne dépendent plus, somme toute, de leur époux. Aussi, choisissent-elles la possibilité de travailler et de savourer la vie au lieu de se marier pour se soucier de l’époux et des enfants», a expliqué l’expert.
Selon ce dernier, l’équilibre entre le travail et la famille est le principal facteur social qui se répercute sur le taux de natalité.
«Dans les pays d’Europe du Nord, grâce à la réussite de la politique d’équilibre entre le travail et la famille, on observe aujourd’hui une tendance à la hausse de la natalité, autrefois en déclin. […] En Corée du Sud et au Japon, on y accorde peu d’attention», a constaté avec regret l’interlocuteur de Sputnik.
La baisse de la natalité constitue une tendance déjà bien amorcée en Corée du Sud. Selon l’Agence des statistiques du pays, en 2018, seulement 326.900 enfants y sont nés, contre un million en 1970, un record. Le gouvernement sud-coréen envisage de créer un groupe ad hoc chargé de mettre en place un ensemble de mesures pour y remédier, d’après le site du Korea Herald.