Un pétrolier russe a été bloqué dans le port d'Izmaïl, dans la région ukrainienne d'Odessa, où il est arrivé le 24 juillet, a annoncé ce jeudi 25 juillet le Service de sécurité d'Ukraine (SBU).
«Le Service de sécurité d'Ukraine et le parquet militaire ont arraisonné le pétrolier russe Neyma qui avait bloqué plusieurs navires de guerre ukrainiens dans le détroit de Kertch», a indiqué le service de presse du SBU.
Les représentants des autorités ukrainiennes ont perquisitionné le navire russe, saisi des documents, des enregistrements de communications radio et les journaux de bord. Les membres d'équipage ont été interrogés.
Membres d'équipage interpellés ou libérés?
Au moins sept membres d'équipage ont été interpellés à bord du pétrolier, d'après le parquet militaire ukrainien.
L'ambassade de Russie à Kiev a confirmé l'information sur la libération des membres d'équipage, ajoutant que le navire reste en Ukraine.
Selon le SBU qui se réfère aux gardes-côtes du pays, le pétrolier Nika Spirit battant pavillon russe, qui est arrivé à Izmaïl le 24 juillet, est le navire qui avait précédemment porté le nom de Neyma.
Moscou a plus tard annoncé que 10 membres d'équipage du bateau avaient quitté l'Ukraine. Le SBU a confirmé cette information, indiquant n'avoir pas trouvé de raisons pour interpeller les marins du bateau russe.
«Les membres d'équipage du pétrolier n'ont pas violé le droit maritime et les lois ukrainiennes, nous n'avons pas de raisons pour les interpeller. Nous avons permis aux marins russes de rentrer chez eux», a indiqué le SBU sur Facebook.
Moscou promet de riposter après enquête
Le ministère russe des Affaires étrangères a pour sa part annoncé qu’il essayait d’établir les circonstances de l’arraisonnement pour prendre des mesures appropriées.
«S’il s’agit de la prise en otages de citoyens russes, nous le considérerons comme une violation flagrante des normes du droit international et les conséquences ne se feront pas attendre», a indiqué le ministère.
La saisie du navire est «une très mauvaise nouvelle», a déclaré à Sputnik Grigori Karassine, vice-ministre russe des Affaires étrangères.
«D’aucuns à Kiev souhaitent un prolongement dur de leur provocation du 25 novembre [dans le détroit de Kertch, ndlr]. Nous allons mener une enquête», a indiqué M.Karassine.
Réaction de l'Onu
Commentant la situation autour du pétrolier Nika Spirit, le porte-parole adjoint du secrétaire général de l’Onu Farhan Haq a appelé Moscou et Kiev à éviter la montée de tension.
«Nous avons déjà exprimé notre préoccupation suite aux incidents précédents impliquant des navires ukrainiens et russes et survenus à proximité de la péninsule de Crimée et du détroit de Kertch. Nous soulignons qu’il faut éviter toute escalade», a indiqué M.Haq lors d’un point presse.
Incident de 2018 dans le détroit de Kertch
Quelques heures plus tard, ils ont été arraisonnés et conduits au port de Kertch. Les autorités russes ont interpellé 24 militaires ukrainiens dont deux agents du Service de sécurité d’Ukraine (SBU). Selon le Service fédéral de sécurité russe (FSB), ces agents se trouvaient à bord des navires pour coordonner la provocation. Le FSB a ouvert une enquête pénale sur la violation de la frontière d’État.