«Les USA ne cherchent pas à garantir la sécurité»: quel objectif pour le projet de coalition dans le détroit d’Ormuz?

© Photo U.S. Marine Corps/Lance Cpl. Antonio GarciaNavire américain dans le détroit d'Ormuz (ptoto d'archives)
Navire américain dans le détroit d'Ormuz (ptoto d'archives) - Sputnik Afrique
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Déclarant espérer que plus de 20 pays vont adhérer à la coalition créée par Washington pour garantir la liberté de navigation dans le détroit d’Ormuz, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo n’a pas pu dissimuler le vrai motif des États-Unis. Sputnik s’en est entretenu avec des spécialistes.

Les États-Unis appellent à la formation d'une coalition internationale pour assurer le passage des pétroliers dans le détroit d’Ormuz par où transite le brut produit au Moyen-Orient. Commentant cette initiative, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo n’a même pas caché que le véritable objectif de Washington consistait à contenir les ambitions régionales de l’Iran, y compris par des pressions militaires.

Dans quel but est formulée la déclaration sur une coalition?

«Il va sans dire que cette déclaration est un procédé d’impact psycho-émotionnel sur l’Iran», a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Alexandre Perendjiev, professeur à la faculté des sciences politiques et de sociologie à l'Université d'économie Plekhanov de Moscou.

Détroit d'Ormuz - Sputnik Afrique
Le prix de l'assurance pour traverser le détroit d'Ormuz grimpe pour les cargos pétroliers

Et d’ajouter qu’en outre les États-Unis sondaient sans doute la loyauté de leurs alliés.

«En fait, des déclarations pareilles et des tentatives de patrouiller américaines n’ont rien de nouveau. Je ne pense toutefois pas que de sérieuses armadas surgissent près des côtes iraniennes. Les exportations pétrolières relèvent de gros consortiums qui gèrent l’économie mondiale. Ils veulent la stabilité et non l’escalade des tensions», a expliqué M.Perendjiev.

Qui participera?

«Les dernières déclarations laissent comprendre que les plus proches et les plus forts des alliés des États-Unis, notamment le Royaume-Uni, la France et l’Italie ne feront pas partie de cette coalition. Londres va créer des forces européennes qui n’entreront pas dans la coalition américaine», a estimé un autre interlocuteur de l’agence, Imad Abdel Hadi, politologue établi aux États-Unis.

Selon lui, les pays du Golfe peuvent y adhérer.

«Le Qatar qui a des liens étroits avec l’Iran n’y entrera pas», a relevé l’expert.

Une alliance qui n’a pas de chance de réussir?

«L’engagement des forces armées japonaises, australiennes et européennes coûterait trop cher pour les participants potentiels de la coalition. […] Il est peu probable qu’ils l’acceptent. Somme toute, la protection de cette zone doit être effectuée par les pays riverains et non par ceux d’outre-Atlantique», a souligné le politologue iranien Ahmed Mahdi.

Réponse de l’Iran

«L’Iran adopterait des mesures dures et ne laisserait pas les Américains régner en maîtres dans ce détroit», a estimé Alexandre Perendjiev.

Ahmed Mahdi a partagé cet avis.

«L’Iran fera valoir ses intérêts, faisant appel à ses alliés dans la région et dans le monde. Le fait que la Russie n’a pas été invitée à participer à cette coalition montre que toutes ces déclarations manquent tout simplement de sérieux. Les Américains ne cherchent pas à garantir la sécurité, ils veulent faire pression sur l’Iran», a-t-il conclu.

Tensions dans le détroit d’Ormuz - Sputnik Afrique
L'Iran a abattu un drone espion américain près du détroit d’Ormuz

Tensions dans le détroit d’Ormuz

Le golfe Persique et les zones adjacentes sont sujets à de vives tensions depuis plusieurs semaines.

Les Gardiens de la révolution ont arraisonné le 19 juillet le pétrolier britannique Stena Impero dans le détroit d'Ormuz «pour violation des règles internationales». 23 marins se trouvaient à bord, dont trois Russes, d'après Northern Marine Management Ltd, qui gère le pétrolier. Le Royaume-Uni avait auparavant arraisonné un pétrolier iranien à Gibraltar, accusé de livrer illégalement du pétrole à la Syrie.

Le 20 juin, les Gardiens de la révolution ont confirmé dans un communiqué qu’un drone espion américain avait été abattu par un «missile» de leur force aérospatiale au large de la côte face au mont Mobarak, «après avoir violé l'espace aérien iranien».

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