Un drone espion américain a été abattu par le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) dans la province d'Hormozgan, dans le sud de l'Iran, rapportent jeudi 20 juin l'agence Sepah et la télévision d'État iranienne. La province d'Hormozgan borde le détroit d'Ormuz.
Dans un communiqué, les Gardiens de la Révolution ont confirmé ces informations, précisant que l'appareil avait été abattu par un «missile» de leur force aérospatiale au large de la côte face au mont Mobarak, «après avoir violé l'espace aérien iranien».
Ce système d'aéronefs sans pilote (UAS) peut voler à haute altitude pendant plus de 30 heures, en recueillant des images en haute définition et quasiment en temps réel de vastes étendues de terrain par tous les temps, indique Reuters se référant au site internet du fabricant Northrop Grumman.
Un responsable US confirme l'attaque contre un appareil américain
Un porte-parole du Commandement central l'armée américaine a d'abord déclaré qu'aucun drone américain n'avait survolé l'espace aérien de l'Iran, sans fournir plus de détails. Un responsable américain s’exprimant sous le sceau de l'anonymat a plus tard confirmé à Reuters que l’Iran a abattu avec un missile un drone militaire américain. Il a cependant indiqué que l’appareil américain se trouvait dans l’espace aérien international au-dessus du détroit d’Ormuz.
Un «message clair» à Washington
Hossein Salami, commandant du Corps des Gardiens de la révolution islamique, a déclaré le 20 juin que Téhéran avait envoyé un «message clair» à Washington en abattant un drone américain près du détroit d’Ormuz, rapporte la télévision d’État iranienne.
«Nos frontières sont la ligne rouge pour l’Iran et nous réagirons avec vigueur contre toute agression […]. L’Iran ne cherche pas la guerre contre quelque pays que ce soit mais nous sommes tout à fait prêts à défendre l'Iran», a-t-il ajouté.
Le drone se déplaçait avec son système d’identification éteint, selon l’Iran
Les Gardiens de la révolution ont affirmé que le drone abattu avait décollé d’une base américaine dans le sud du golfe Persique. «Son équipement d’identification était éteint en violation des règles de l’aviation et il se déplaçait dans le plus grand secret», selon un communiqué des Gardiens, cité par le radiodiffuseur iranien IRIB.
Dans ce contexte, les craintes d'une confrontation directe se sont accrues la semaine dernière lorsque deux pétroliers ont été attaqués dans le golfe d'Oman, près du détroit d'Ormuz.
Les États-Unis accusent les autorités iraniennes d'en être responsables, ce qu'elles nient.
Washington avait déjà accusé Téhéran d'être responsable d'une attaque analogue, le 12 mai, qui avait visé quatre pétroliers dans le même secteur, par où transite une partie conséquente des exportations pétrolières mondiales.