Les États-Unis n'ont pas l'intention de fournir des chasseurs furtifs F-35 à la Turquie en raison de la livraison à ce pays de systèmes antiaériens russes S-400, a déclaré, ce mercredi 17 juillet, la Maison-Blanche.
«La décision turque d'acquérir des systèmes russes S-400 rend impossible la participation d'Ankara au programme F-35. Le F-35 ne peut coexister avec la plateforme russe de collecte de données qui sera utilisée pour étudier les fonctionnalités avancées de ces avions», a exposé la présidence américaine dans un communiqué.
Dans le même temps, la Maison-Blanche a confirmé son intention de poursuivre sa coopération avec la Turquie, «en tenant compte des restrictions imposées par la présence des S-400 en Turquie».
Le Pentagone précise la date d’exclusion de la Turquie du programme F-35
Les spécialistes turcs engagés dans le programme F-35 aux États-Unis quitteront le pays, ont indiqué Ellen Lord, sous-secrétaire à la Défense, et David Trachtenberg, sous-secrétaire adjoint, lors d'une conférence de presse au Pentagone.
Selon le département de la Défense, la Turquie cessera de participer au programme F-35 en mars 2020.
Une décision prise en dépit de nombreux avertissements de Washington
Washington avait prévenu la Turquie à plusieurs reprises que le contrat conclu avec Moscou pourrait avoir un effet «dévastateur» sur l'achat d'avions de chasse furtifs F-35 à Lockheed Martin.
Les premières pièces des S-400 acquis par la Turquie ont été acheminées vendredi 12 juillet vers la base aérienne de Murted, à Ankara. D'après le ministère turc de la Défense, la Turquie déploiera les systèmes sur son territoire dès octobre 2019.
En 2017, Ankara a signé avec Moscou un contrat estimé à plus de 2,1 milliards d'euros pour la livraison de quatre divisions de S-400. Suite à cet achat, les États-Unis ont insisté pour que la Turquie y renonce au profit des systèmes américains Patriot.