La décision de l’Union européenne de suspendre le dialogue à haut niveau avec la Turquie sous prétexte de ses activités de forage au large de Chypre est partiale, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Asim Akansoy, chef adjoint du groupe de députés du Parti républicain turc (CTP) au parlement de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), non reconnue par la communauté internationale.
Partialité de l’UE
«Quant aux raisons de ladite décision de l’UE, […] je suppose qu’elle reflète avant tout l’attitude de l’Otan envers la Turquie qui s’applique ces derniers temps à pratiquer une politique indépendante. Nous le constatons notamment à l’exemple de l’acquisition de S-400 par Ankara», a indiqué l’interlocuteur de l’agence.
Vrais motifs des sanctions de Bruxelles contre Ankara
Et d’admettre qu’il était évidemment question de la prospection d’hydrocarbures et de la souveraineté sur l’île.
«Toutefois, la décision de l’UE est sans doute une tentative de sanctionner la Turquie pour l’achat de S-400. Quoi qu’il en soit, les États souverains définissent eux-mêmes leur politique extérieure, se guidant sur leurs intérêts nationaux. Aussi, les pressions exercées dans cette question par Bruxelles sur Ankara sont-elles inacceptables», a conclu le député.
En 2017, Ankara a signé avec Moscou un contrat estimé à plus de 2,1 milliards d'euros pour la livraison de quatre batteries de S-400. L’achat de missiles antiaériens S-400 a provoqué un scandale international. Les États-Unis ont insisté pour que la Turquie achète les systèmes américains Patriot à la place des S-400, prévenant Ankara que le contrat conclu avec Moscou pourrait remettre en cause l'achat d'avions de chasse furtifs F-35 à Lockheed Martin. Pourtant, la Turquie a refusé de transiger.
Chypre est divisée en deux depuis l'invasion du tiers nord de l'île par l'armée turque en 1974. Les deux parties de l’île de Chypre se disputent des gisements gaziers en Méditerranée, Ankara poursuivant des activités de forage malgré les avertissements européens.