L’arrêt des soins de l’ex-infirmier Vincent Lambert, décédé ce jeudi 11 juillet après avoir passé 11 ans en état végétatif, a suscité la réaction âpre du célèbre écrivain Michel Houellebecq.
«L’État français a réussi à faire ce à quoi s’acharnait, depuis des années, la plus grande partie de sa famille: tuer Vincent Lambert», constate-t-il en préambule.
Selon lui, le gouvernement aurait dû rester neutre et s’abstenir de toute intervention. L’écrivain se dit notamment «sidéré» par le pourvoi en cassation formé en mai dernier par la ministre de la Santé Agnès Buzin contre la décision de la cour d’appel de Paris qui ordonnait la reprise des traitements.
Question de dignité
Il souligne également que Vincent Lambert «n’était nullement en proie à des souffrances insoutenables» et «n’était même pas en fin de vie». «Il vivait dans un état mental particulier, dont le plus honnête serait de dire qu’on ne connaît à peu près rien», insiste M.Houellebecq.
«Dans ces conditions, fallait-il tuer Vincent Lambert? […] Il m’est difficile de me défaire de l’impression gênante que Vincent Lambert est mort d’une médiatisation excessive, d’être malgré lui devenu un symbole», confie-t-il.
«Ou alors c’est qu’il y a eu, effectivement, une "évolution des mentalités". Je ne pense pas qu’il y ait lieu de s’en réjouir», conclut Michel Houellebecq.
11 ans en état végétatif
Vincent Lambert, ancien infirmier psychiatrique, se trouvait en état végétatif chronique depuis un accident de la route survenu en 2008. Les lésions cérébrales subies par le défunt ont été jugées irréversibles. Jeudi 11 juillet, il est décédé à l’hôpital Sébastopol de Reims (Marne), neuf jours après le début de l’arrêt de la nutrition et de l’hydratation artificielles qui le maintenaient en vie.