«Ces banques occidentales ont fixé illégalement le prix de l’argent métal»

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Raymond Ayas, candidat du Parti populaire du Canada, est parti en croisade contre des banques qui auraient fixé illégalement le prix de l’argent. La défense d’investisseurs lésés par UBS, HSBC, Scotia Bank, Deutsche Bank et The London Silver Fixing Ltd semble même être devenue un cheval de bataille électoral. Sputnik l’a rencontré.

Les élections approchent à grands pas au pays de l’érable. Et certains candidats sont meilleurs que d’autres pour attirer l’attention... Raymond Ayas, candidat du Parti populaire du Canada dans la circonscription d’Ahuntsic-Cartierville, à Montréal, sait faire parler de lui. En 2016, le candidat de droite a initié un recours collectif contre cinq grandes institutions financières occidentales, qu’il accuse de «complot». Moins de quatre mois avant les élections fédérales, il veut sensibiliser le public à cette affaire.

«Je veux jeter la lumière sur la manière dont ces banques occidentales ont fraudé les marchés, en fixant illégalement le prix de l’argent. Évidemment, je veux une compensation. Cependant, je ne vais pas vous cacher que c’est une condamnation que je cherche.

Je ne veux pas d’un arrangement en catimini et que ces banques ne soient jamais déclarées coupables. Je veux que les directions des banques admettent qu’elles sont coupables ou bien qu’elles corrigent leur comportement», a affirmé M. Ayas en entrevue avec Sputnik France.

Raymond Ayas est catégorique: la Scotia Bank (Canada), la Deutsche Bank (Allemagne), la banque UBS (Suisse), la banque HSBC (Royaume-Uni) et The London Silver Fixing Ltd ont élaboré un stratagème pour fixer illégalement le prix de l’argent. The London Silver Fixing Ltd, une organisation anciennement chargée de fixer les prix d’ouverture du marché, aurait agi à titre d’entremetteur.

Un système de cartel aurait fonctionné durant plusieurs années, comparable à ceux qui ont déjà été démantelés dans le marché de l’essence. Dans la province voisine, en Ontario, un recours similaire a été intenté, de même qu’aux États-Unis. Le recours de M. Ayas défend les Québécois touchés entre le 1er janvier 1999 et le 14 août 2014.

«Il y a eu une collusion afin de fixer les prix, afin de de flouer d’autres investisseurs et moi, je pense que j’ai été trompé. […] The London Silver Fixing Ltd est l’organisme qui était chargé de fixer le prix de l’argent. Qui sont les co-actionnaires de cette entreprise que j’ai poursuivie dans le cadre de ce procès? Ses actionnaires sont la Scotia Bank, la Deutsche Bank, UBS et HSBC. Je ne les ai pas inventés. Je ne sais pas ce que ça dit sur l’état de la démocratie occidentale, mais je peux dire qu’il y a eu collusion», a ajouté Raymond Ayas.

Lui-même investisseur, Raymond Ayas se défend d’être un adepte des théories de la conspiration. «Je ne suis pas un complotiste débile», affirme-t-il sans détour. Si sa cause n’était pas crédible, les tribunaux ne l’auraient pas entendue. Or, le 17 juin dernier, la Cour supérieure du Québec –l’un des plus hauts tribunaux québécois– a validé le fait que la Deutsche Bank doive verser un montant de 2.121.939 dollars CAD [1.442.402 euros, ndlr] aux victimes. Pour le candidat du Parti populaire, il s’agit d’une victoire importante, mais la bataille n’est pas terminée. La Deutsche Bank doit maintenant fournir ses communications avec ses anciens «co-conspirateurs», ce qui pourrait mener à la condamnation d’autres banques:

«Deutsche Bank a réglé, c'est-à-dire que nous sommes arrivés à une entente, que le juge a approuvée. Ce n'est pas une condamnation, mais un règlement. Donc, nous arrêtons les procédures contre la Deutsche Bank et en contrepartie elle nous paie 2,1 millions de dollars CAD [1,4 million d’euros, ndlr] et produit les documents et communications qui devraient incriminer ses co-conspirateurs allégués», précise M. Ayas.

Raymond Ayas dit toujours avoir confiance dans le système financier, mais admet que cette confiance a été ébranlée. Surtout que l’une des plus grandes banques canadiennes, la Scotia Bank, est impliquée dans l’affaire. En tant que Canadien, il est peu fier de voir une banque de son pays avoir floué certains de ses compatriotes.

Confiance ébranlée dans le système financier

Le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, a offert son soutien à son nouveau candidat vedette. Un fait peu étonnant, car M. Bernier est connu pour sa farouche opposition aux cartels en tous genres. Au Canada, Maxime Bernier s’oppose notamment à la gestion de l’offre, un système qui permet de fixer les prix du lait, des œufs et de la volaille. Défenseur de l’offre et la demande, Bernier pourfend les modes d’intervention inéquitables –étatiques ou autres– dans l’économie mondiale.

«Maxime Bernier a parlé de mon cas sur Twitter. […]  Dans plusieurs marchés, il s’est exprimé en faveur du démantèlement des cartels. C’est donc certain qu’en accusant un cartel, ça rejoint la philosophie de Maxime Bernier. C’est très cohérent. Je suis aligné philosophiquement avec lui», a conclu Raymond Ayas.

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