L'Iran a confirmé dimanche 7 juillet qu'il allait commencer dans la journée à enrichir de l'uranium à un niveau prohibé par l'accord sur son programme nucléaire conclu en 2015.
«Sur ordre reçu du Président [Hassan Rohani], la deuxième phase [du plan de réduction des engagements de l'Iran] a commencé aujourd'hui», a déclaré à la presse Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA).
«Dans quelques heures», le temps de régler quelques détails techniques, l'Iran reprendra «l'enrichissement [de l'uranium] au-dessus de 3,67%», a ajouté M.Kamalvandi, cité par l'AFP, sans donner de chiffre précis quant au nouveau taux retenu par Téhéran pour ses activités d'enrichissement.
Les autorités ont également espéré que l’accord de Vienne serait conservé, tout en affirmant déployer des efforts dans ce sens.
«L’Iran espère conserver le Plan d’action global commun, mais pas à n'importe quel prix ni à celui de ses intérêts nationaux», a indiqué Ali Rabei, porte-parole du gouvernement iranien.
L'Iran menace de s'affranchir d'autres obligations
Les responsables iraniens, qui ont donné une conférence de presse, ont également déclaré que Téhéran continuerait à réduire ses engagements tous les 60 jours à moins que les signataires du pacte ne le protègent des sanctions américaines, indique Reuters.
Le degré de 5% d'enrichissement de l'uranium que l'Iran aspirerait à atteindre reste encore nettement en deçà des 20% d'avant la conclusion de l'accord de 2015, et bien en dessous aussi des quelque 90% qui conviennent pour une arme nucléaire.
L'Iran avait également menacé à partir de dimanche de reprendre son projet initial de construction d'un réacteur nucléaire à Arak (centre) mis en sommeil en vertu de l'accord de Vienne.
Parlant à la même conférence de presse que M.Kamalvandi, le vice-ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi a néanmoins indiqué qu'aucune décision n'avait encore été prise à ce sujet.
Riposte aux actions de Washington
L'accord de Vienne a été conclu entre l'Iran et le groupe dit des Six (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) après 12 ans de crise autour du programme nucléaire iranien.
Par ce texte, l'Iran s'engage à ne pas se doter de la bombe atomique et à limiter drastiquement ses activités nucléaires en échange de la levée de sanctions internationales qui asphyxiaient son économie.