Les insectes, qui représentent deux tiers des espèces terrestres, meurent à une vitesse alarmante, avec des conséquences désastreuses pour les chaînes alimentaires et les écosystèmes de la planète, d’après une étude de la Entomologischer Verein Krefeld (EVK) citée par le site Phys.org.
Les spécialistes de la ville allemande de Krefeld, située non loin de la frontière néerlandaise, ont tiré cette conclusion après avoir capturé plus de 80 millions d’insectes en 30 ans au moyen de pièges de surveillance de la même taille installées dans 63 localités sur les rives du Rhin. Selon leur étude, le nombre d’insectes a diminué de 76% depuis le début des observations en 1994.
«Nous avons pris conscience de la gravité de ce déclin en 2011» et le bilan n’a cessé de s’aggraver, a indiqué Martin Sorg, président de la EVK.
Or, les insectes servent de nourriture de base à de nombreux oiseaux, ainsi qu’aux reptiles, amphibiens ou encore aux poissons.
Le professeur d’écologie de l’université Radboud de Nimègue, Hans de Kroon, estime que les données de la Entomologischer Verein Krefeld peuvent expliquer la baisse du nombre d’oiseaux dans la région. Selon M.de Kroon, les oiseaux manquent de nourriture, note Phys.org.
D’après cette étude citée par Phys.org, plus de 40% des espèces d'insectes sont menacées de disparition et ce bilan augmente d’un pour cent par an. Ceci équivaut à «l’épisode d'extinction le plus massif» depuis la disparition des dinosaures.
Selon les entomologistes, en Europe occidentale, l’extinction critique des insectes pourrait bientôt atteindre le «point de non-retour» où les écosystèmes ne pourront plus se rétablir.
Les principaux facteurs d’extinction semblent être la perte d’habitat provoquée par l’agriculture intensive, l’urbanisation, la pollution, principalement par des pesticides et des engrais, ainsi que par l’apparition d’espèces envahissantes et le changement climatique, estiment les auteurs de l’étude.